Le 16 avril au matin, en réponse à l’appel des proches de détenus de Rome et des gens solidaires qui les ont soutenus pour retourner publiquement à la prison de Rebibbia, une dizaine de compas ont atteint les murs de la prison de la Dozza, à Bologne, pour saluer les prisonniers et apprendre de leur bouche comment évolue la situation entre les murs, plus d’un mois après la révolte.
Les compas ont réussi à parler à quelques personnes enfermées : certaines d’entre elles se trouvent dans la section AS3 qui, après la mort de Vincenzo par le covid-19 le 2 avril, a dû être fermée pour faire de la place aux détenus de la section judiciaire (celle dévastée au cours de la révolte). Les transferts prévus pour vider l’AS3 ont été interrompus probablement après l’annonce des contaminations qui ont suivi. En effet, au cours des dernières semaines, plus de 30 détenus ont été transférés dans les prisons de San Gimignano et de Tolmezzo. Pour ces prisons, il est impossible d’imaginer une amélioration des conditions d’incarcération (si on arrive seulement à les imaginer). Les détenus ont été testés positifs au virus alors que les transferts avaient déjà eu lieu, et en toute logique, cela a déclenché la colère des autres personnes emprisonnées. Quel protocole suivent le DAP [Département de l’Administration Pénitentiaire] et compagnie pour protéger la santé des détenus pendant les transferts ? Aucun, évidemment, parce que préserver la santé des détenus n’est pas une chose importante pour ces messieurs : nous le savions déjà et nous ne sommes pas étonnés.
Continuer la lecture →