Contes (Alpes-Maritimes) : Sabotages à répétition contre la nouvelle antenne-relais… mais gare aux gendarmes en planque – 16 juin 2020

Ces dernières semaines, les sabotages se sont multipliés contre l’installation d’une antenne-relais Free à Contes, dans les Alpes-Maritimes, qui sera dotée de la technologie 5G. Les gendarmes qui étaient en planque dans les alentours ont arrêté deux jeunes hommes mardi 16 juin. C’est à l’occasion de ces deux arrestations que l’on prend connaissance de plusieurs autres sabotages contre cette même antenne. 

« Le site de l’antenne-relais 5G de Contes (Alpes-Maritimes), objet de plusieurs dégradations ces dernières semaines, a été une nouvelle fois pénétré par effraction mardi 16 juin à la nuit tombée. Sauf que ce soir-là, le site était placé sous la surveillance physique de gendarmes de la section de recherches de Marseille et de la brigade de recherches de Nice. Ces derniers ont alors procédé à l’interpellation de deux hommes âgés de 25 ans, domiciliés à Nice et à Tende (Alpes-Maritimes). Ce jeudi, ils ont été déférés et mis en examen l’un comme l’autre dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « dégradation des biens d’autrui par moyen dangereux et association de malfaiteurs ». Un contrôle judiciaire a été demandé à leur encontre, précise le parquet de Nice.

Il s’agit des premières interpellations liées aux intrusions répétées sur ce site exploité par Free, l’opérateur de téléphonie mobile. Le 30 avril, des câbles avaient été sectionnés alors que le chantier d’installation de cette antenne-relais haute de 21 m venait de reprendre après un mois et demi d’arrêt dû au confinement. Mi-mai, alors que l’antenne-relais était désormais installée et prête à l’usage, une autre intrusion a été repérée. La police technique et scientifique a alors procédé à des relevés et un dispositif de surveillance a été mis en place. Ce qui n’a pas empêché la dégradation, le 15 juin, de plusieurs ventilateurs sur ce même site.

Ces infractions répétées interviennent dans un contexte local très tendu. L’antenne-relais de Contes est en effet l’objet de multiples contestations de la part des riverains depuis plusieurs mois déjà. La mairie et les habitants de cette commune de l’arrière-pays niçois s’opposent en effet à l’installation de cet équipement lié à la 5G depuis près d’un an. Un premier recours a été formé devant le juge des référés du tribunal administratif, lequel a donné gain de cause à Free en août dernier. Un jugement sur le fond est attendu dans les prochains mois […] Les dégradations répétées du site de l’antenne relais de Contes s’inscrivent aussi dans un contexte national très troublé. Une vingtaine de sabotages d’antennes-relais et de destructions symboliques ont été recensés depuis début avril sur l’ensemble du territoire (Jura, Bretagne, région parisienne entre autres) »

[Extrait du Parisien, 18.06.2020]


Contes (Nice) : les gendarmes en planque et la cellule Oracle

A l’occasion de l’arrestation dans la nuit du 16 au 17 juin à Contes (Alpes-Maritimes) de deux hommes soupçonnés d’avoir voulu attaquer une antenne de Free, quelques infos supplémentaires sont sorties sur la cellule Oracle de la gendarmerie.

Tout d’abord l’arrestation. Il s’agit d’une antenne 5G de 21 mètres de haut contestée en mode citoyenniste par les habitants, mais qui a fait l’objet de plusieurs sabotages. Le 30 avril dernier, sur le chantier qui avait pris du retard en raison du confinement, des ouvriers découvrent que des câbles ont été sectionnés. Quelques jours plus tard, le 12 mai, alors que l’antenne venait d’être installée, une nouvelle intrusion sur le site est signalée mais aucune dégradation n’est constatée. La police technique et scientifique a alors procédé à des relevés et un dispositif de surveillance a été mis en place. Ce qui n’a pas empêché la dégradation, le 15 juin, de plusieurs ventilateurs sur ce même site.

Rebelote le lendemain 16 juin peu avant minuit, sauf que ce soir-là, le site était placé sous la surveillance physique de gendarmes de la section de recherches de Marseille et de la brigade de recherches de Nice. Ces derniers ont alors interpellé deux hommes âgés de 25 ans, domiciliés à Nice et à Tende (Alpes-Maritimes). Selon la presse, ils auraient reconnu en garde-à-vue s’être introduits sur le site le 15 juin dernier afin de mettre hors d’usage des ventilateurs, en revanche ils ont nié leur implication dans les autres faits pour lesquels une enquête a été ouverte. Ce jeudi 18 juin, ils ont été déférés et mis en examen l’un comme l’autre dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour dégradation des biens d’autrui par moyen dangereux et association de malfaiteurs. Un contrôle judiciaire a été demandé à leur encontre.

Sur la cellule Oracle de la gendarmerie, dont on avait déjà entendu parler de façon elliptique, une « source » des journaflics est revenue sur son existence en donnant quelques infos supplémentaires : non seulement elle centralise les enquêtes sur les attaques d’antennes tout court, mais aussi les « attaques de gendarmerie » ou de « bâtiments institutionnels » attribuées à « l’ultra-gauche« . Mais quels critères pouvait-elle alors retenir pour se saisir des enquêtes, puisque les communiqués de revendication sont rares ? Eh bien voici : « Le type d’atteintes, le mode opératoire, la présence à proximité du lieu de commission des faits de gens qui appartiennent à une certaine mouvance ». On pouvait déjà s’en douter, il y a là de quoi ratisser le plus large possible.

Vu en effet leur définition extensive de tout ce qui rentre dans la catégorie policière « ultra-gauche » et dont on peut alors trouver des individus fichés de la sorte un peu près partout, soit « à proximité » géographique de n’importe quelle attaque diffuse ; vu aussi que des méthodes comme celles du sabotage remontent au minimum à ce bon vieux mouvement ouvrier et aux luddites avant lui, sans même parler du feu qui est l’un des arts antiques les plus partagés du monde (à base de pneus, d’huile, d’arbres, de palettes, de molotovs ou de toute autre fantaisie, comme c’est le cas contre des antennes depuis trois ans) ; vu enfin que l’identification de structures de la domination n’est l’apanage de personne mais concerne tout être sensible qui pense et observe… Oracle risque d’avoir toujours plus de pain sur la planche à se mettre sous la dent. Ce qu’elle ne pourra par contre jamais prévoir, c’est à quel point les hostilités contre la technologisation du monde sont désormais ouvertes, et qu’il faudra bien plus qu’une cellule spécialisée pour mettre fin à l’attaque de structures désormais diffuses sur tout le territoire, et à portée de main de tout individu dont le coeur révolté n’est pas encore virtuel.

Face à la pandémie technologique comme à toute autre oppression, la meilleure défense c’est l’attaque !

Un simple lecteur

[Publié sur indymedia nantes, vendredi 19 juin 2020]

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