Nous nous trouvons dans une situation totalement inédite pour tout le monde : nos libertés formelles sont réduites au minimum comme en temps de guerre ou de condamnation pénale, sauf que cette fois, « l’ennemi » est invisible et la prison est notre domicile. Catastrophe, état d’urgence, confinement, pandémie, bombardement médiatique, panique, inquiétude et isolement… A ce stade, il ne s’agit pas de relativiser ou d’évaluer les conséquences du Coronavirus – Il m’est impossible de juger cela d’un point de vue médical. Mais ce que je cherche, c’est à critiquer la forme autoritaire en cours, autrement dit la situation de guerre décrétée par l’État et ses conséquences pour nous et pour la société. Alors qu’on laisse passer chaque projet de loi et décret avec l’appui des experts compétents du moment, et que personne ne peut prédire à quoi ressemblera la situation dans une semaine, nous n’avons besoin d’aucun expert pour savoir que l’état d’urgence en temps de crise et de guerre devient bien trop vite une normalité (qui se souvient encore de la « guerre contre le terrorisme » ou « la crise des réfugiés »?).
La misère sociale : solitaire, numérique et docile
Dans cette société toujours en mouvement, la rapidité et l‘omniprésence des informations atteint un palier supplémentaire : dans le suivi mis à jour en direct, on peut observer les chiffres des personnes contaminées et notre insécurité grandit d’autant plus vite… La peur vis-à-vis de la personne contaminée, du malade, du semblable, du voisin.
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