Chacun sait désormais qu’une vague de suicides anonymes d’antennes de téléphonie et de télévision est en train de frapper l’Hexagone depuis près d’un an. Jusqu’à peu, la comptabilité officielle des porte-parole du pouvoir portait ce nombre à une petite vingtaine d’antennes immolées aux quatre coins du pays. Leur soudaine prise de conscience -tant du côté nuisible pour leur propre entourage que d’instrument de la
domination-, continue apparemment à faire des émules cet été, peut-être même inspirés par l’appel international lancé à Florence au cri de » Relais de tous pays, unissez-vous… dans un grand feu de joie ! »
Le 6 juillet à Seppois-le-Bas (Haut-Rhin), c’est un pylône utilisé par les trois opérateurs Free, Orange et SFR dont les câbles ont fondu sous les flammes de pneus entreposés à ses pieds. Si le suicide est en effet en vogue chez les antennes-relais, il faut tout de même encore leur filer un petit coup de main pour que leur combustion soit une réussite totale. En tout cas, plusieurs milliers d’usagers alsaciens et de touristes du coin se retrouvent désormais sans la possibilité de passer des appels, mais également d’envoyer ou recevoir des SMS pendant plusieurs semaines.
Et voilà-t-y pas qu’on apprend que le 14 juillet dernier, au lieu-dit Les buttes de Riantes à Saint-Pern, une autre a choisi cette date hautement symbolique pour franchir le pas à son tour. Situé au beau milieu d’une bucolique campagne du nord-ouest de Rennes, c’est carrément une partie du local technique d’un relais TDF de 270 mètres de haut qui s’est ainsi consumée peu après 20h.
Dégoûté d’avoir retransmis en direct le défilé militaire du moment ? Ecoeuré par la propagande qu’il distillait banalement jour après jour dans les cerveaux de la serviture volontaire ? Vues les conséquences plutôt visibles (un écran noir dans la région), faute de pouvoir passer cette attaque entièrement sous silence, les flics ont choisi d’en dire le moins possible. On saura juste que « des multiplex télé et la réception de deux radios seraient perturbés », et ce… sur l’ensemble de l’Ille-et-Vilaine, une partie des Côtes-d’Armor, du Morbihan et de la Manche dont cet énorme émetteur assurait la couverture. C’est en tout cas largement suffisant pour remplir de joie les coeurs indomptés qui ne résignent pas à la perpétuation de l’existant.
[A partir d’un article de Ouest-France]
NdSAD:
Dans un deuxième article sur cet incendie en date du 15 juillet, Ouest France précise que « des téléspectateurs se sont retrouvés devant un écran noir à partir de 20 h 30, heure à laquelle TDF a coupé l’électricité sur son site de Saint-Pern pour permettre l’intervention des pompiers ». « La zone de couverture de l’émetteur TDF de Rennes-Saint Pern est d’environ 1,5 million d’habitants (Rennes et son agglomération) ». Tandis que dans l’en-tête de leur article y est affirmé que la cause des flammes venait d’un équipement électrique défectueux », le journaflic conclut son billet par une citation d’un porte-parole de TDF qui précise que « Les équipes techniques de TDF restent mobilisées ce lundi pour comprendre l’origine de l’incident ».
Vivent les immolations de locaux techniques d’antennes, surtout quand elles ont lieu un 14 juillet à 20h, en plein JT !