Grenoble, France : Militarisation, marche blanche et appel au calme n’arrêtent pas les pluies de parpaings et de Molotovs sur les bleus – 4, 5 et 6 mars 2019

Les émeutes se sont poursuivies dans le quartier du Mistral à Grenoble, après la mort de deux jeunes pourchassés par les flics dans la soirée de samedi 2 mars.

Quelques heures après cette prise en chasse mortelle réalisée par les keufs, des appels à l’émeute ont circulé sur les réseaux sociaux (Snapchat et Instagram), comme le rapporte France Bleu Isère dans son article répugnant du lundi 4 mars, intitulé Émeutes dans le quartier Mistral à Grenoble : haro sur les « fake news » . Un des textes qui circule sur la toile dit notamment: « Brûlez tout, retournez tout, partagez le message de partout et agissez » (cf capture d’écran de l’appel en fin d’article).

Il y est dit notamment: ‘ »Cet appel à la violence, notamment contre les policiers, est partagé par bon nombre de jeunes de l’agglomération grenobloise. Des photos sont également diffusées, comme celle d’une plaque d’immatriculation présentée comme celle de la voiture de la bac qui suivait les jeunes au moment de l’accident.« 

La troisième nuit a été marquée par un grand nombre de feux de poubelles et de voitures dans l’ensemble de l’agglomération grenobloise. Cette fois-ci, les émeutes se sont propagées à d’autres zones de l’agglo, qui ont brûlé jusqu’à 5h30 à certains endroits.

Dans la nuit de lundi 4 à mardi 5 mars, 65 véhicules ont été incendiés dans les quartiers du Mistral et de la Villeneuve, mais aussi à Echirolles, Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux. Un jeune homme de 25 ans a été interpellé pour « jet de projectiles ».

Dès le début de soirée, de très importants effectifs de gendarmerie mobile, de CRS et de policiers de la Sécurité publique ont investi le quartier, notamment sur toute la longueur de l’avenue Rhin-et-Danube, l’artère qui traverse le quartier. Vers 21 heures, des boules de pétanque, de pavés, et d’une dizaine de cocktails Molotov ont été lancés depuis les étages des tours de la cité du quartier du Mistral sur les forces de l’ordre qui ont été déployées en masse pour cette troisième nuit. Au même moment, plusieurs petits groupes très mobiles allumaient un peu partout des incendies.

Des affrontements ont eu lieu. Les gendarmes ont tiré des grenades lacrymo en direction des immeubles, tandis que des parpaings continuaient de tomber du ciel sur les bleus. Comme pour signifier le déclenchement des hostilités et/ou à amplifier le désordre, des feux d’artifice ont été tirés au milieu du quartier par les émeutiers, des barricades de poubelles et de bagnoles érigées à travers les rues. Vers 22h45, un fourgon des pompiers, qui intervenait pour éteindre un panneau publicitaire en feu, a été attaqué aux cocktails Molotov.

Après une petite accalmie, les feux et les affrontements ont repris vers 00h30. Des cocktails Molotov ont été balancés sur les flics, plusieurs voitures incendiées.

Par ailleurs, à Saint-Martin-le-Vinoux, « la police a enregistré trois faits en l’espace d’une heure après 5 heures ce matin : selon la Direction départementale de la sécurité, cinq jeunes gens portant des capuches ont brûlé des poubelles posées au milieu de la route, ils ont ensuite caillassé un camion poubelle au niveau du 124 rue des Droits de l’Homme, menacé les employés et volé les clés du camion. L’agression n’a pas fait de blessé. Par la suite, plusieurs jeunes ont incendié une camionnette stationné au 131 Bis avenue Général Leclerc. Enfin, trois jeunes gens ont crevé les pneus d’une dizaine de véhicules dans la rue du Petit-Lac, toujours à Saint-Martin-le-Vinoux. »

La nuit de mardi à mercredi a été un peu plus calme. « Craignant une nouvelle nuit d’émeutes et de violences urbaines, les services de police ont mobilisé d’importants moyens, comprenant même un hélicoptère qui a survolé Grenoble toute la soirée de mardi et une bonne partie de la nuit. »

La police a fait état de 18 véhicules brûlés (principalement entre minuit et 1h30) dans l’agglomération : deux dans le quartier Mistral, deux autres dans le quartier de La Villeneuve à Grenoble, huit dans le quartier Teisseire, quatre dans le secteur de la rue de Stalingrad et enfin deux sur la commune de Fontaine. Les sapeurs-pompiers ont essuyé quelques jets de pierres lors de leur intervention de maintien de l’ordre.

Après les appels au calme lancés par la famille d’un des jeunes tués, une marche blanche était organisée dans le quartier du Mistral ce mercredi après-midi. Cette tentative de rétablir la paix sociale, qui intervient après seulement trois nuits d’émeutes, n’a pas réellement fonctionné car, dès 21h mercredi soir, des pavés et des cocktails Molotov ont été de nouveau jetés depuis les immeubles sur les uniformes assassins. Des poubelles et des voitures ont été incendiés, servant à barricader les grands axes du quartier. Un peu avant 23h, deux compagnies de CRS ont été appelées en renfort pour rétablir l’ordre.

« Plusieurs fourgons de forces de l’ordre se trouvaient sur place et la police a effectué des fouilles dans les parties communes de plusieurs tours du quartier. Tard dans la soirée, deux personnes porteuses d’objets dangereux (couteaux, mortiers, jerricane d’essence…) ont été interpellées, selon la préfecture ».

Mercredi 6 mars, dans la soirée

idem

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Plue de parpaings et de cocktails Molotov sur les bleus, lundi 4 mars en début de soirée.

Lundi 4 mars, dans la soirée

Un car de l’industrie du tourisme incendié dans la nuit de lundi à mardi, quelque part dans l’agglomération grenobloise

Un des appels à l’émeute publié sur les réseaux sociaux

[Repris en grande partie du Dauphiné, 04, 05 et 06.03.2019]

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