Grenoble, France : Deux nuits d’émeutes après une tentative de contrôle mortelle de la police – 2 et 3 mars

Le quartier du Mistral de Grenoble a vécu deux nuits d’émeutes. L’explosion de rage est directement liée à la mort de deux jeunes du quartier du Mistral, après avoir été pris en chasse par les flics de la BAC, dans la soirée de samedi 2 mars 2019.

Samedi 2 mars un peu après 22h, deux jeunes de 17 et 19 ans circulant à scooter sont morts après avoir été pris en chasse par les flics qui ont voulu les contrôler. « Ils ont percuté un bus dans leur fuite, sur le pont de Catane, dans l’ouest de la ville, tandis qu’un véhicule de la brigade anticriminalité les suivait » (Francetvinfo, 04.03.2019). Deux morts suplémentaires au tableau de chasse de la police, qui cette fois, ne sont pas restées sans réponse.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des dizaines de personnes cagoulées ont affronté les forces de l’ordre avec des cocktails Molotov et des pavés à proximité du lieu de la mort des deux jeunes. La caserne des CRS d’à côté a également été prise pour cible. Des poubelles et des véhicules ont été incendiés dans le quartier du Mistral, situé à proximité. Les émeutes se sont poursuivies jusqu’à 4h du matin. 

Dans la nuit de dimanche à lundi 4 mars, ce sont une quinzaine de véhicules, dont deux engins de chantier, qui ont été incendiés au cours de cette seconde nuit d’émeutes. Le rez-de-chaussée d’un bâtiment de deux étages du service voirie de la Ville de Grenoble, qui se trouve dans le quartier, a été détruit par le feu. Par ailleurs une dizaine d’incendies de véhicules ont été recensés en divers lieux de l’agglomération grenobloise, sans que le lien soit établi avec les événements du quartier Mistral » (Le Dauphiné, 04.03.2019).

« Dès 20 heures, les feux de voitures ont repris, de même que les barricades barrant l’avenue Rhin et Danube. Exactement au même endroit que la nuit dernière, une trentaine d’individus a brûlé une dizaine de voitures et affronté les forces de l’ordre. Le quartier a été totalement bouclé et l’avenue Rhin et Danube coupée des deux côtés durant près de trois heures. […] Rue Anatole France, c’est un bâtiment municipal servant de garage et de dépôt qui a également été incendié. Les [six] véhicules [techniques] situés à l’intérieur ont été entièrement détruits. » (France 3, 04.03.2019).

Selon le procureur, « le scooter poursuivi par un véhicule de la BAC a doublé le bus par la droite et les deux passagers ont été écrasés entre le véhicule et la barrière sur le bord de la route, alors que le bus serrait à droite pour laisser passer la police. Ce « car d’un club de football amateur sortait de l’autoroute A480 et circulait dans le même sens sur le pont de Catane, ont indiqué les pompiers » (Le Monde, 03.03.2019).

La semaine précédente, les flics et leurs véhicules avaient été attaqués par une centaine de personnes alors qu’ils étaient en train d’arrêter un homme pour « détention de stupéfiants ». Malheureusement, l’otage des sbires armés de l’Etat n’avait pas pu être libéré.

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