Il y a quelques jours, la ministre de l’Enseignement supérieur se la pétait en annonçant que le coût des dégradations lors des occupations des universités françaises au printemps, en protestation à la loi Orientation et réussite étudiante (ORE), s’établissait à 7 millions d’euros. Ouah, pas mal des diants-diants, se disait-on en sourdine malgré toutes les critiques qu’on a pu porter à leur mouvement plus dépourvu de contenu subversif que jamais.
Un journal local s’est renseigné pour comprendre le détail des chiffres dans la capitale alsacienne. Et là, on apprend que les 400 000 euros dépensés par l’université de Strasbourg concernent « la facture de la société de sécurité, Sécu Event, dont les agents ont été déployés pour empêcher les blocages et les occupations ». Sans vouloir faire les démagos, quand l’Etat serre la ceinture à tous les pauvres en pleurnichant qu’il a plus assez de sous dans ses caisses (spécial dédicace à mon assistance sociale), ça nous donne une petite de idée de là où il passe.
En cherchant un peu, on a trouvé que le partenariat entre les mêmes gros bras et la même université de Strasbourg date d’au moins janvier 2014, lorsque cette dernière avait inclut une « clause sociale d’insertion » dans son marché public relatif à la sécurité, en signant une convention avec Sécu Event pour que les « jeunes en décrochage scolaire » puissent effectuer des stages chez eux dans le cadre de leur sale travail au sein de la fac. Un bien bel exemple de collaboration harmonieuse entre lieu de production de futurs dirigeants et dressage de futurs chiens de garde pour protéger les premiers contre tout accès de révolte.
Quant à Sécu Event, créée en 2008 et dirigée par David Alfred Munoz et Serge Benhamou, chacun pourra leur exprimer ce qu’il pense de leur travail musclé anti-blocage au 2 Rue Emile Mathis, 67201 Eckbolsheim.