Les coups de pierres et/ou de marteau continuent de s’abattre sur les commerces qui font leur beurre avec l’exploitation animale.
Au petit matin du 20 juillet 2018, deux boucheries-charcuteries ont eu leurs vitrines brisées: l’une à Hayange et l’autre à Cattenom, près de Thionville.
A Cattenom, la boucherie « Le Billot » a eu toutes ses vitres brisées, avec un tag « Stop spécisme » inscrit sur son rideau de fer. Peu de temps après avoir découvert les dégâts, le patron reçoit des sms et photos sur son téléphone portable personnel les raisons de la colère : visage humain coincé sous le papier cellophane d’une barquette de viande, femme nue, corps semblable à de la viande bovine prête à être découpée, clichés d’animaux en souffrance… « Sans doute envoyés avec une carte prépayée », avance-t-il. A Hayange, le patron de la boucherie-charcuterie « Au fumet lorrain » a retrouvé sa vitrine « défoncée comme à coups de barre en fer ».
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2018, à Wambrechies, près de Lille, une fromagerie, baptisée « Madame », s’est fait détruire toutes ses vitres et un tag « Stop spécisme » est venue préciser les raisons de cet acte destructeur.
Ces trois attaques interviennent après une série d’actes similaires dans plusieurs régions de France, à Lille à de nombreuses reprises depuis la mi-mai (voir I,II, III), à Angers. Des membres de la profession ont été reçus dans le cabinet du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, après qu’ils lui ont adressé une lettre ouverte datée du 22 juin dans laquelle ils demandaient plus de sécurité (plus de rondes nocturnes de police devant les boucheries…). Malgré leurs pleurnicheries auprès de l’Etat, il semblerait que cela ne change absolument rien, comme nous le montre les récentes visites au marteau dans deux villes en Moselle, une autre à Jouy-en-Josas (Yvelines), ainsi qu’à Wanbrechies et Angers.
De leur côté, les légalistes de L214 n’ont pas tardé à mettre leurs distances vis-à-vis de ces pratiques et de l’action directe. Dans ce monde, il y a ceux qui se contentent du spectacle, de tenir un stand pour prêcher la bonne parole et la bonne attitude à avoir auprès des autres espèces de cette terre, à recourir aux outils de l’Etat pour mener leur « combat », et les autres, qui agissent ici et maintenant par éthique, en adéquation avec leurs idées, contre ce qui représente la mort et la torture pour le profit.
La vitrine de la boucherie à Hayange :
[Reformulé de la presse, 17 et 21.07.2018]