Dans la nuit du 2 au 3 avril 2018, l’agence du bailleur social Actis, située cours Jean-Jaurès à Grenoble, a reçu une visite fracassante aux alentours de 2h du matin: 9 vitres de la devanture et deux autres de la porte d’entrée ont été fracassées, l’éclairage extérieur dégradée et deux tags inscrits sur la façade (dont le symbole squat).
« Les dégradations ont été filmées par une caméra de vidéosurveillance. Selon la police, on y voit 2 individus, le visage masqué, brisant les vitres avec un marteau » (repris de la presse)
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Dans la nuit du 1er au 2 avril, un autre profiteur du « logement social » (racketteur de pauvres) a également été pris pour cible: l’agence de Pluralis, dont les locaux se trouvent au 21 boulevard Maréchal-Foch, s’est fait éclater une quinzaine de vitres de sa façade et son hall d’accueil. La scène aurait été vue par un citoyen somnambule qui trainait dans le coin: trois personnes équipées de battes de baseball, sortant d’autres citoyens de leur lit vers 4h30. L’attaque a été revendiquée via un communiqué publié sur indymedia grenoble. On y apprend notamment qu’en plus de la façade explosée et tagué, les bureaux ont été saccagés, en plus de la façade pétée. Nous reproduisons cette revendication ci-dessous:
Dans la grisaille, une façade étoilée
C’est après dix jours de manifs, prog, cantines, occupations, jeux et discussions à Grenoble dans le contexte du festival intersquat que nous avons décidé de vandaliser l’office d’un bailleur social de la ville, Pluralis. Nous considérons cet acte comme partie prenante de la dynamique intersquat.
C’est dans la nuit du 2 avril aux alentours de 3h du matin, soit la nuit qui succédait le jour marquant la fin de la trève hivernale que nous avons attaqué cette façade, boulevard du Maréchal Foch. Une trève qui ne trouve de sens que dans la guerre structurellement imposée contre les précaires. Pour notre part, nous n’observons aucune trève dans notre affrontement quotidien contre l’existant.
Pluralis n’était qu’une cible parmi des possibles. Cette attaque n’aurait la prétentieuse prétention de s’inscrire dans une réflexion stratégique globale. L’attaque n’était qu’autoréférentielle, n’avait de finalité qu’elle-même ainsi que la réalité vécue entre les assaillant-e-s. Elle ne saurait être un moyen pour atteindre un quelconque objectif politique.
C’est sur cette grande façade que nous avons décidé de témoigner de notre rejet du monde à grands coups de marteaux, de performer notre affliction sur les vitrines du bailleur social, de s’éprouver ensemble dans la négation de cette folie mortifère. Nous étions avides de nous vivre les un-e-s les autres dans l’attaque de ce monde vide, vide comme cette façade que nous avons explosée, comme la multitude de bureaux dont nous en avons fait tomber les fenêtres, comme l’office dans laquelle nous sommes rentré-e-s après avoir fait voler en éclats les vitrines qui la gardaient pour y détruire les ordinateurs et y renverser les armoires pleines de dossiers et de prospectus. Un temps sensible, politique et poétique, dans lequel l’écho des coups de marteaux qui pourfend la nuit n’a d’égal que leurs résonances dans les corps en communion. Et les corps fondent dans la nuit.
Une attaque en acte comme manifestation de notre solidarité envers les personnes perquisitionnées [1] ainsi qu’aux inculpé-e-s de l’affaire du quai de Valmy.
Sautons à la gorge du monde
Pluralis est une agence immobilière spécialisée dans le logement social, depuis la maîtrise d’ouvrage jusqu’à la gestion locative.
Une compagnie d’assurances, située 34 boulevard Foch, a connu le même sort récemment.
NdSAD:
[1] Référence aux perquisitions quasi simultanées à Limoges et Toulouse, mais aussi à Ambert, près de Clermont-Ferrand