Allemagne : Communiqués de revendication de diverses attaques – Fin janvier 2020

Hambourg : Feu pour Telekom. Salutations aux personnes en prison et en cavale

Nous pensons à vous.
À vous qui avez dû tout laisser derrière vous pour échapper aux griffes de l’État. Nous pensons à la peur que vous avez dû avoir lorsque vous avez compris que quelque chose clochait et que leurs limiers étaient sur vos talons. Aux maux de ventre et au pouls qui s’accélère lorsque vous avez dû quitter, avec ou sans bagages, votre environnement familier et votre chez-vous pour chercher involontairement refuge dans un avenir incertain. Aux coeurs brisés, que vous et vos êtres chers, vos familles et ami-e-s portez en vous.
Et à vous aussi, qui avez été pris. Qui ne pouvez regarder le monde qu’à travers des barreaux dans la cour grise entourée de murs. Dont la vie se compose du cliquetis des clefs des horribles maton-ne-s et de leur froideur bureaucratique. Où le contact avec les êtres chers est limité dans le temps et se déroule sous les yeux des ennemis de la liberté.
Vous et votre histoire êtes avec nous quand nous agissons.
Lorsqu’on considère le monde et ses contraintes visibles et invisibles, il est difficile d’échapper à l’impuissance. L’absence d’espoir dans le fait de secouer les rapports existants, sans même parler de les changer, semble trop souvent infiniment difficile. Pourtant, lorsqu’on parvient à échapper à leur apparente suprématie et à faire un pas vers l’attaque, on remarque que l’on ne peut éprouver un sentiment de liberté qu’en détruisant ce qui dérobe la liberté.

La nuit dernière [27 au 28 janvier], nous avons ainsi été libres pour un court moment, quand le briquet a allumé le dispositif incendiaire et qu’un véhicule de Telekom a été livré aux flammes dans le quartier de Wandsbek. Les motifs pour lesquels nous avons pris la Deutsche Telekom pour cible ont été fort bien développés par des compagnon-ne-s de Berlin.

„Les nouvelles technologies, et l’emprise numérique sur notre vie qui va de pair, permettent de nouvelles et plus subtiles techniques de gouvernance. Les dizaines de milliers de données produites chaque jour doivent rendre l’agir prévisible et contrôlable. Avec la police prédictive, flic prévoyant, a été créé un instrument pour classer des personnes selon des stéréotypes et créer les coupables de demain. Ces technologies sont aussi incoporées dans la transformation des villes en smart city, à la mise en oeuvre desquelles des entreprises comme Deutsche Telekom travaillent inlassablement avec des projets d’infrastructures 5G, des systèmes “smart” de transports, d’éclairage, de gestion des ordures, etc. Ceci n’est absolument pas destiné à assurer une vie meilleure pour toutes et tous, mais doit plutôt offrir des solutions pratiques permettant de réaliser l’idée totalitaire d’un contrôle généralisé de la ville et de sa population.Les nouvelles technologies, et l’emprise numérique sur notre vie qui va de pair, permettent de nouvelles et plus subtiles techniques de gouvernance. Les dizaines de milliers de données produites chaque jour doivent rendre l’agir prévisible et contrôlable. Avec la police prédictive, flic prévoyant, a été créé un instrument pour classer des personnes selon des stéréotypes et créer les coupables de demain. Ces technologies sont aussi incoporées dans la transformation des villes en smart city, à la mise en oeuvre desquelles des entreprises comme Deutsche Telekom travaillent inlassablement avec des projets d’infrastructures 5G, des systèmes “smart” de transports, d’éclairage, de gestion des ordures, etc. Ceci n’est absolument pas destiné à assurer une vie meilleure pour toutes et tous, mais doit plutôt offrir des solutions pratiques permettant de réaliser l’idée totalitaire d’un contrôle généralisé de la ville et de sa population.“.

Pressé-e-s par le temps et des gouttes de sueur sur le front, nous avons couru à travers la ville pour échapper à l’histoire qui a frappé les clandestin-e-s et prisonnier-e-s.

Trop de cas de violence de la domination nous abasourdissent. Ces histoires nous font bouillir le sang dans les veines et nous poussent à agir.
C’est par exemple ce jeune homme qui, il y a deux jours, a détruit plusieurs E-scooter à Hambourg en les jetant de ponts ou du haut d’escaliers, ou en les incendiant. Un E-scooter n’est en fin de compte qu’un truc énervant et polluant qui contribue à la smartisation de ce monde. Un objet, rien de plus. Pourtant, un juge de Hambourg a manifestement vu ça autrement et a envoyé le jeune assoiffé de destruction en prison préventive. Avec quelle légèreté perverse quelqu’un peut-il faire enfermer une autre personne juste parce qu’il en a le pouvoir.
Un autre jour à Berlin: les flics berlinois sont appelés pour une intervention sur la place Boxhagener dans le quartier de Friedrichshain. Ils prennent d’assaut un appartement. Un flic tire. Maria est morte. Une personne a été tuée! C’est une inconcevable tragédie. Une chose qui ne devrait jamais se produire. Cependant, les puissant-e-s décident que Maria était confuse, droguée, au mieux les deux, ce qui justifie sa mort. Dans le doute, la vie ou la liberté d’un flic compte en effet toujours plus. Ces deux histoires ne sont qu’une petite partie des dégâts que cause chaque jour leur violence systémique. Pour assurer leur domination, c’est un fait acquis que l’on enferme et que l’on tue.

L’attention a été d’autant plus grande pour les histoires de celles et ceux qui échappent à leur violence ou frappent en retour. Que ce soit le 25.1.à Connewitz ou à intervalles réguliers sur la Dorfplatz du quartier de Friedrichshain. Les histoires dans la forêt de Hambach parlent aussi une langue de liberté. Tout comme chaque semaine les nuits éclatantes ou ardentes dans l’espace germanophone. Les révoltes actuelles dans le monde entier, comme au Chili, en Iran ou les journées qui ne cessent de s’enflammer en France sont des raisons d’espérer.

Nous envoyons des saluts en révolte à la FAZ et beaucoup de force au projet anarca-féministe L34 à Berlin.

Amour et espoir dans les taules et dans la clandestinité.
Liberté pour les trois du banc public.
Anarchie

[Traduit de l’allemand de indymedia, 28.01.2020]


Hambourg : combattre l’agrandissement du port! Feu pour HPA et ReGe Hamburg.

À seulement un jet de pierre de la forêt de Vollhof, dans la nuit du 17.01, nous avons placé des dispositifs incendiaires sous quatre gros engins de construction d’un chantier de HPA (Hamburg Port Authority) et de ReGe Hambourg. Là, on y construit une meilleure connexion des camions au nouveau terminal de containers d’Altenwerder. Nous pensons important de publier quelques mots sur cette action, pas seulement parce que la police et la presse la taisent, mais aussi pour le contextualiser.

Ce chantier, qui semble être une réfection anodine de la digue de l’Elbe à Moorburg, est pour nous un symbole caché de la destruction de la nature et présente de nombreux parallèles avec le projet d‘abattage des arbres de la forêt de Vollhof. Non seulement parce qu’il y a un an plus de cent arbres ont été abattus ici, juste séparés de la forêt par la ligne de chemin de fer et deux routes. Mais aussi parce que ce sont les mêmes acteurs qui en sont responsables. La team de ReGe Hamburg et HPA sont aussi responsables du projet d’agrandissement du port sur les prairies de Vollhof et de la déforestation qu’il rend indispensable [1]. Tout comme au cours de leur histoire elles ont aussi détruit la nature pour développer l’infrastructure destinée à l’économie de Hambourg.
ReGe Hamburg a été fondée pour agrandir l’aéroport au service de l’entreprise (d’armement) Airbus. Pour cela, un énorme écosystème sous la forme d’une vasière d’eau douce a été asséchée et recouverte [2]. Il y a aussi eu des protestations contre cela, comme aujourd’hui contre la A26 Est prévue par HPA et ReGe, et qui doit être construite à quelques mètres du chantier indiqué, au milieu d’un marais. Les lieux qui représentent pour nous les derniers petits coins de nature sauvage au sein de ce monde d‘asphalte, ne sont pour les acteurs de l‘économie et de l’urbanisme que des surfaces à bon marché encore inutilisées attendant d’être transforrmés en entrepôts, en usines ou en voies de transport.

L’économie du port sert souvent symboliquement à l’identité de cette ville et comme signe du progrès. Les usines chimiques, la centrale à charbon de Moorburg et les décharges sont pour nous (entre autres) des symboles d’un capitalisme qui détruit nos vies et la nature pour la croissance.
Le nouveau terminal de containers accélère le flux de marchandises par l’automatisation complète des machines et est un terrain expérimental du réseau 5G [3]. Les produits chargés ici nuisent à leur tour à la nature et aux humains dans beaucoup d’endroits du monde. Entre autres par l’exploitation de matières premières[4] et les guerres[5].

Nous espérons avoir entravé la progression du chantier du moins pour une petite période et avoir causé quelques dommages aux destructeurs de la nature. Nous ne voulons pas regarder de manière léthargique la manière dont l’industrie ruine nos vies. Quiconque regarde de plus près peut trouver des endroits comme celui-ci partout en ville et tous ne peuvent pas être suffisamment surveillés. Car derrière presque chaque construction en béton se trouve une autre cible à attaquer.

C’est clair pour nous que si ces rapports prétendent nous détruire, ainsi que nos espaces de vie, la conséquence doit être de détruire ces rapports.

[1] https://www.vollhoefnerwald.de/infos.html
[2] https://taz.de/Kommentar-Ende-des-Airbus-A380/!5570388/
https://de.wikipedia.org/wiki/ReGe_Hamburg_Projekt-Realisierungsgesellsc…
[3] https://www.hamburg-port-authority.de/de/aktuelles-presse/neuer-kommunikationsstandard-forschungsplattform-fuer-5g-startet-im-hamburger-hafen/
[4] z.B.: https://www.rettet-die-elbe.de/oktedi/png_mine.php
[5] z.B.: https://www.welt.de/print/welt_kompakt/hamburg/article126725882/Drehscheibe-des-Ruestungsexports.html

[Traduit de l’allemand de indymedia, 27.01.2020]


Brême : Solidarité avec linksunten! Poste de police en flammes

Brême dans la nuit du 27 au 28.01.2020. Avec l’incendie du poste de police dans le quartier de Steintor nous répondons aux attaques incessantes de l’État contre nos structures et à l’interdiction d’indymedia linksunten. Cette interdiction sera débattue les jours prochains devant la Cour administrative fédérale à Leipzig. Le résultat nous importe peu. Nous ne croyons pas aux produits de l’état de droit de la liberté de la presse et d’opinion. Nous ne posons aucune revendication. À l’heure de changements sociaux structurels, l’État allemand montrera toujours sa sale gueule de flic. „Attaquer l’État autoritaire! » était le slogan de la manif du week-end dernier à Leipzig. Nous nous en saisissons et agissons en fonction. En effet, qui mieux que ses flics représente l’État autoritaire ? En face de qui se retrouve tout mouvement révolutionnaire dans la rue ?

Dans la lutte contre l’État autoritaire, chaque succès a aussi ses conséquences. Lors du G20 à Hambourg, des milliers de personnes ont fêté les moments de surprise des émeutes et l’impuissance temporaire d’un gigantesque déploiement policier. L’interdiction de linksunten a été la réaction directe de l’État à la défaite policière et politique dans les rues de Hambourg. On nous a pris une structure importante de notre travail de communication et de diffusion en tant que révolutionnaires de gauche [extra-parlementaire, sic]. Construire une association pour pouvoir ensuite l’interdire : l’État allemand s’est ainsi créé un efficace instrument répressif.
Sur le fond, le Parquet motive l’interdiction par la proximité avec des actions offensives. Nous assumons justement une telle praxis offensive. Notre solidarité s’exprime donc logiquement de manière offensive: plusieurs bidons d’essence et une mèche dans l’entrée du poste de police dans le quartier de Steintor. Nous agissons en solidarité avec indymedia linksunten et les luttes protéiformes pour une société libre et solidaire!

La pratique de l’action directe, la confrontation avec l’État et les moments insurgés sont des choses centrales pour nous en tant que révolutionnaires. En effet, l’État allemand garantit et cimente les rapports structurels de propriété, ainsi que les limites à toute liberté. L’abolition de l’exploitation économique et la suppression des frontières jonchées de cadavres ne pourront être obtenues que par la lutte, contre et jamais avec cet État. L’État allemand en est conscient et tente de contrôler et de mettre un terme à la rébellion offensive. À cet effet, presque tous les moyens sont bons pour les organes d’investigation et les autorités répressives. Beaucoup de personnes actives acceptent les offres de pacification ou se laissent intimider. Le renoncement à la violence exigé mène tout droit sur les dociles voies protestataires des mouvements et partis démocratiques. Des mouvements sociaux initialement radicaux finissent dans le réformisme, le confort et la „participation“.

Nous ne laisserons pas sans réponse d’autres attaques à notre encontre ou contre nos structures. Flics, dégagez de nos quartiers ! Ou préparez les extincteurs.
La liberté émerge en tant que mouvement en lutte !

Des groupes autonomes

Le feu a été mis à la porte d’entrée du poste de police de la Hoyaer Strasse. Même s’il a été éteint rapidement par les flics eux-mêmes, les flammes ont endommagé la porte et une partie de la façade.

[Traduit de l’allemand de indymedia, 28.01.2020]


Berlin : revendication de l’attaque contre le bureau du district de Friedrichshain-Kreuzberg quelques jours avant la BWW, réunion du conseil municipal de ces quartiers

Dans la nuit du 26 au 27 janvier, nous avons taggué „ la Liebig34 reste – la BVV doit disparaître“ sur la porte d’entrée du bureau du district dans la Fankfurter Allee, avant de défoncer la porte et de détruire quelques fenêtres. Le conseil municipal se tiendra le 29 janvier et est co-responsable du prochain festival d’expulsions de la bulle immobilière spéculative.

Quiconque menace le mouvement anarchiste, en l’occurrence avec l’expulsion de la Liebig34, sera attaqué. Et si le sénat berlinois et du district Friedrichshain-Kreuzberg parviennent à détruire la Liebig34, leurs bureaux disparaîtront aussi du plan de la ville. Voilà notre proposition de résistance contre l’oppression partout, détruire chaque institution particulière de l’État et de ses autorités.

Le bureau du district de Friedrichshain-Kreuzberg est un élément de plus de la structure du pouvoir. L’État avec ses acteurs/actrices comme le conseiller municipal en bâtiment des Verts Florian Schmidt, – souvent envoyé pour faire passer la réalité de manière plus soft, ainsi que pour s’emparer, prendre la tête et intégrer les mouvements sociaux, en collaboration avec les porcs présents partout et semant la peur – est pour nous un objectif clair.

Avec cette action nous voulons montrer notre solidarité avec la Liebig34 et tous les projets anarchistes menacés, ainsi que rendre clair qu’une déclaration de guerre contre la L34 est une déclaration de guerre contre nous tou-te-s, qui nous engageons pour les mêmes idées anti-patriarcales, anti-autoritaires et anti-hiérarchiques.

Nous défendons nos structures, dans lesquelles leur profit et leur exploitation n’ont pas de place. Dans une ville où dominent la gentrification, l’exploitation et la répression, notre place est dans la rue, dans la lutte contre l’État, le Capital et leurs représentant-e-s.

La solidarité est l’instrument le plus important de notre mouvement!
Appelez nous terroristes et criminel-le-s si vous voulez.

La résistance chaotique de cette ville répugnante

[Traduit d’indymedia]


Brême : Van publicitaire de société immobilière incendié. Contre la ville des riches.

Dans la nuit du 14 au 15 janvier 2020, nous avons mis le feu à un van publicitaire de l’agence immobilière « Hesse und Partner » dans le quartier de Findorff à Brême. Des entreprises comme celles-ci tirent des profits monstrueux des augmentations de loyer et de la gentrification de nos quartiers (sic).
Dans le passé, il y a eu plusieurs attaques contre des sociétés immobilières et d’autres acteurs de la ville des riches. Nous voyons cet acte comme une contribution à la lutte contre les expulsions et la revalorisation urbaine.
Nous sommes solidaires avec les personnes qui sont expulsées de force de leurs logements, avec toutes celles qui sont en taule pour avoir fraudé dans les transports et avec celles qui s’opposent à toute cette merde et qui pour cette raison sont par exemple devant le tribunal à Hambourg.

Courage et liberté pour les trois du banc public !
Nos coeurs brûlent ! Ni flic ni procureur ni juge ne les éteindra !
(A)

ps: on s’est assuré avant l’action que personne ne s’y trouvait à l’intérieur.

[Traduit de l’allemand de indymedia, 24.01.2020]

[D’après la presse: ce véhicule promotionnel de la société immobilière (un camping-car) qui était garé dans la Eickedorfer Straße, a pris feu vers 01h45 et été entièrement détruit.]

 

 

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