[Ces trois nouvelles brochures sont disponibles sur anarchroniqueeditions.noblogs.org. Il est possible de les demander à l’éditeur (anarchronique[at]riseup.net), de les télécharger au format pdf ou bien même les lire en ligne.]
Le chemin de l’anarchie – Erich Mühsam
Qu’un seul individu sorte des rangs au cours du combat, cela signifie pour la pensée du maître, du prêtre, du père ou de la centrale, un affaiblissement nocif du pouvoir légalisé, la preuve que des actions efficaces peuvent aussi être menées sans être dirigées ni calculées par en haut.
Caraquemada : sur les sentiers de la guérilla contre le régime franquiste
Revenir sur les pas d’un anarchiste qui a longtemps agi en solitaire, traversant les Pyrénées de part en part pour accomplir des sabotages en territoire franquiste, n’est de toute façon pas une tâche facile. Et quand on s’aperçoit en plus que la direction du Mouvement Libertaire en Exil ne soutenait pas la lutte en armes clandestine, ou alors juste du bout des lèvres, cela ne fait que renforcer la difficulté : les traces des nombreux compagnons anarcho-syndicalistes et anarchistes qui ont perdu la vie dans la guérilla contre le franquisme, n’ont ainsi été que fragmentairement documentées par « leurs propres camarades » restés plus ou moins au chaud sous les ailes de légalité républicaine française. Bien que de façon incomplète et malgré des sources parfois contradictoires, on essayera tout de même ici de reconstituer la trajectoire de Ramón Vila Capdevila, dit Caraquemada. Ce compagnon lutta pendant des décennies à sa manière, si possible en bonne compagnie et sinon en solitaire, visant en permanence à désorganiser les forces de l’ennemi, à semer le chaos dans leurs rangs, à jeter des grains de sable dans leurs engrenages, en s’attaquant inlassablement aux infrastructures d’énergie et de transport.
La bête insaisissable – Alfredo M. Bonanno
Mais, quelle est cette liberté qui bouleverse la vie ordonnée et contrainte de la bête ? Quelqu’un pourrait dire (à raison) que c’est le déchaînement, d’autres que c’est la mise en jeu de soi-même, ou bien d’autres encore diraient que c’est la conscience de soi enfin mûre. Finalement, les plus attentifs concluraient, sagement, que c’est l’ensemble de ces choses. Et tous n’auraient vu qu’un seul aspect du problème. La bête déchaînée est la liberté elle-même, quand ce n’est pas qu’une bête libre, et étant la liberté, elle se répand sans limite et sans mesure, elle se déploie dans toute sa force, décide et attrape, attrape et écrase, écrase et s’empare, avec pour seul obstacle une force plus grande qui, en l’affrontant, la tue.