Exécution à Friedrichshain
Ce vendredi matin (24 janvier 2020), une équipe de 4 policiers ont abattu Maria dans son appartement. Dans la presse on affirme qu’elle aurait été menaçante. Elle était alors seule dans sa chambre et les quatre policiers avaient fracturé la porte. Peu de temps après, elle s’est pris une balle qui lui a été fatale. Maria souffrait de sclérose en plaque et pesait environ 45 kilos.
C’est le sous-locataire de Maria de l’appartement situé au n° 46 de la Grünberger Straße qui avait appelé la police. Des voisins du même immeuble nous ont confirmé que Maria souffrait de problèmes psychologiques et qu’elle craquait parfois. Mais elle n’a jamais été vue comme une personne dangereuse et toutes les affaires ont toujours pu être réglées au sein de l’immeuble. Appeler la police a été une erreur.
Maria était du quartier autour de la Boxhagner Platz, la plupart du temps sur son vélo et son chien noir. Les drapeaux antifa dans son appartement, sous lesquels elle est décédée laisse à penser qu’elle était aussi active politiquement. Beaucoup la connaissaient de vue et la nouvelle de sa mort a été reçue comme un choc sur Boxi (la place du quartier). Comme tout le monde, elle avait des hauts et des bas. Personne ne croit qu’elle devait être abattue sur le moment par un commando de choc en état de légitime défense, car un coup d’épaule aurait pu la faire tomber. Il faut dire l’évidence: « il s’agissait bien d’une exécution ».
A la boulangerie du coin, on voit sur le présentoir la « une » de la Berliner Zeitung de samedi, sur laquelle on voit sa photo et « La femme au couteau » en grosses lettres pour parler de Maria. Le personnel dit que la police ici dérape complètement. « Les policiers font ce qu’ils veulent et ne sont jamais punis ».
Ce samedi, il n’y a encore aucune réaction dans le quartier, hormis quelques fleurs et bougies devant la porte de l’immeuble de la Grünberger strasse. Un petit bout de papier exprimant l’horreur provoquée par cet acte sanglant est accroché dans la cage d’escalier par des voisin.e.s. La rage et la tristesse dominent chez les gens que nous avons croisé aujourd’hui.
Samedi soir, une manif spontanée de 100 personnes environ a déambulé de la Frankfurteer Tor jusqu’à l’appatement de Maria. En fin de manifestation, des barricades avec du matériel de chantier ont été érigées pour bloquer la route. Puis plus tard, dans la nuit, des tags sont apparus dans le quartier, comme « Police assassine ». Les autorités, avec la complicité des médias, répètent en boucle les mensonges policiers, qui affirment que peu de temps avant sa mort, Maria a approché le tireur avec un couteau à la main.