Il y a un an, on apprenait que des inconnus avaient décidé de fêter la nouvelle année de la meilleure des manières. Au cours de la même nuit du dimanche 30 au lundi 31 décembre 2018, dans six communes de la Nièvre – Guérigny, Pougues-les-Eaux, Fourchambault, Varennes-Vauzelles, Saint-Aubin-les-Forges, Murlin -, des incendies volontaires avaient détruit les armoires techniques de téléphonie, parfois deux dans la même ville, comme à Guérigny. Résultat, plus de téléphone ni d’internet dans le coin, les entreprises et les commerçants qui se retrouvent « privés d’un outil de travail, toute communication et tout paiement par carte bancaire étant devenus impossibles ».
Le fidèle porte-parole local des flics, le Journal du Centre, précisait même que les joyeux noctambules avaient pris quelques précautions face aux caméras qui infestent villes et campagnes : « ces actes semblent avoir été l’œuvre d’une bande très organisée, composée d’individus cagoulés, qui se déplacent dans des voitures aux plaques d’immatriculation masquées. »
Il y a six mois, début juillet, quatre hommes de 31 à 56 ans étaient accusés de ces attaques et arrêtés par les gendarmes de la brigade de recherches de Nevers et de la section de recherches de Dijon. Participants au mouvement des gilets jaunes, ils avaient décidé de « Taper sur des multinationales qui se gavent à coups de milliards » selon une déclaration que le parquet a fait fuiter. Mais ce n’est pas tout, puisqu’on apprenait à cette occasion que l’ennemi qu’ils avaient identifié s’incarnait certes dans les quatre armoires de téléphonie incendiées à Guérigny et Saint-Aubin-les Forges (deux à chaque fois), mais également dans quatre sites-relais de téléphonie mobile, qui étaient partis en fumée la même nuit à Pougues-les-Eaux, Chaulgnes, Murlin et Varennes-Vauzelles (avec parfois plusieurs antennes par site), soit 8 objectifs détruits l’un après l’autre.
Ils ont été mis en examen pour « destruction de bien d’autrui, par un moyen dangereux pour les personnes », et laissés sous contrôle judiciaire jusqu’au procès qui s’est tenu devant le tribunal corrrectionnel de Nevers le 10 décembre dernier. Lors du procès, les opérateurs de téléphonie se sont portés partie civile, précisant via leur avocat que « le préjudice par pylône s’élève à 28.016 €. Huit ont été détruits ! », obtenant une audience ultérieure sur intérêts civils en juin 2020. Quant aux quatre noctambules, ils ont pris quatre ans de prison dont trois avec sursis mis à l’épreuve et paiement d’une amende délictuelle de 1.000 € / et quatre ans de prison avec sursis simple et paiement d’une amende délictuelle de 3.000 €. Le procureur avait également demandé la privation de leurs droits civils, civiques et familiaux, ce qu’il n’a pas obtenu, mais a été suivi par les juges sur l’interdiction de détenir une arme soumise à autorisation pendant cinq ans.
Avis à tous les révoltés contre la domination technologique, l’arme du feu ne requiert toujours pas d’autorisation !
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