Allemagne : Nouvelles de la guerre sociale (fin mars – avril 2018)

Des nouvelles de la guerre sociale en Allemagne depuis fin mars 2018, reprises du blog Chronik:

Berlin, 12 avril : deux camionnettes de la société immobilière Vonovia AG ont été incendiées aux alentours de 2h30 à Oberschöneweide. L’une a été complètement réduite en cendres, tandis que l’autre a été fortement dégradée. Cette société a été visée à de multiples reprises ces derniers temps.

Berlin, 11 avril : un véhicule de police de la « protection centrale des biens et des locaux », qui circulait Lohmühlenstraße à Alt-Treptow, s’est fait caillasser depuis un pont alors qu’il arrivait dans la Kiefholzstraße. Aux premiers impacts sur la carrosserie (faisant des dégâts), la patrouille est partie en trombe. Les deux agents finissaient leur service. Les services de police de la « protection d’Etat » ont lancé une enquête.

Munich, 10 avril : au cours de la nuit, la porte du garage souterrain du Consulat de France a été sabotée pour empêcher entrées et sorties des véhicules, en solidarité avec la ZAD de Notre-Dame des Landes.

Berlin, 10 avril : tôt dans la matinée à Biesdorf, un véhicule de l’entreprise de métallurgie et d’armement Thyssenkrupp est parti en fumée. « ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) est un partenaire de l’armée turque depuis 50 ans en fournissant des équipements militaires tels que des sous-marins et s’enrichit donc de la guerre menée par le régime turc en Syrie […] ».

Wuppertal, 9 avril : au cours de la nuit, les bureaux des partis de la CDU (chrétiens conservateurs), du SPD (soce-dém) et du FDP (libéraux) ont perdu leurs vitres et leurs façades recouvertes de peinture. L’attaque est dirigée contre tous ces partis en raison de leurs politiques racistes en matière de droit d’asile contre les migrants. Elle est également dédiée aux combattant.e.s d’Afrin au Rojava.

Berlin, avril : les vitres de l’agence Allianz de la Strausberger Platz ont été détruites. Cette compagnie assurance finance et investit dans de nombreuses entreprises allemandes d’armement. Parmi elles l’entreprise d’armement Rheinmetall, qui est directement impliquée dans la guerre menée au Rojava en produisant le char d’assaut « Leopard 2 ». Le communiqué dit : « Nous voyons cette action comme faisant partie des multiples et diverses actions de ces derniers mois et appelons à continuer d’attaquer profiteurs et investisseurs de guerre par tous les moyens qui sont à notre disposition ».

Berlin, 4 avril : au cours de la nuit, une banque de la Potsdamer Straße à Schöneberg a été prise pour cible : deux fenêtres pétées par un objet non identifié. Logo de la banque repeint à la peinture noire et tag inscrit sur la façade à la peinture rouge. Par ailleurs, le siège de la Commerz-Bank basé à Schöneberg a été attaqué à coups de pierres et de peinture : enseigne de la banque dégradée (jaune plus aussi éclatant) et plusieurs vitres détruites. Sur la façade, l’inscription « la guerre commence ici » (en anglais) a été laissée à la bombe de peinture rouge. « Cette banque finance la guerre contre le mouvement kurde et s’enrichit avec l’exportation d’armes allemandes ».

Münster, 4 avril : dans la nuit, «sous la protection de l’obscurité », des anonymes ont tagué le commissariat ainsi que quatre véhicules de patrouille garés devant, Moltkestraße. Les faits se seraient produits entre 21h et 5h10. Mais d’après le porte-parole des flics locaux, l’exploitation des caméras de surveillance n’a rien donné de plus.

Leipzig, 3 avril : au cours de la nuit, cinq camions de Dussmann-Service ont été incendiés. Cette entreprise gagne de l’argent en enfermant des gens. Dans le communiqué est notamment mentionné le harcèlement policier constant contre les squats (« Rigaer94 » à Berlin, « Rote Flora » à Hambourg à la suite du G20, « Conne Island » à Leipzig). Le texte se termine par une citation de présentation du groupe lui-même, afin de montrer son arrogance : « Les prisons sont des mondes cachés au sein de notre société et en même temps une partie intégrante de celle-ci. Chaque jour, des centaines d’employés font en sorte que ces mondes existent et parmi eux il y a aussi les experts de Dussmann Service ». Cette action incendiaire est en partie dédiée « aux deux potes du Rigaer94 », à Nero, compagnon incarcéré pour avoir aveuglé un hélico des flics qui tournait au-dessus du Rigaer94

Halle-sur-Saale, 3 avril : incendie de quatre véhicules de l’entreprise SODEXO. Ci-joint le communiqué publié sur chronik :

« Dans la nuit du 2 au 3 avril, par un feu de pâques tardif, nous avons incendié quatre véhicules de la société SODEXO dans la zone commerciale de Ammendorf. Depuis septembre dernier, le système détesté de bons d’achat a été réintroduit comme moyen de sanction pour les réfugiés à Merseburg et ses environs (secteur de la Saale). Pour mettre cela en pratique, le district se réfère à un décret du land de Saxe-Anhalt. SODEXO est le prestataire de services et bénéficiaire immédiat de cette répression qui, en tant que société de restauration, fournit également près de 27 cantines scolaires à Halle.

Pourquoi SODEXO ?

SODEXO est une multinationale dont le siège se situe en France (SODEXHO ALLIANCE). En plus de travailler comme fournisseur de repas dans divers secteurs publics, SODEXO fournit aux camps de rétention en Allemagne des prestations de services et des gestions de différentes communes via de systèmes de cartes à puces et de coupons-repas pour les réfugiés. Plutôt que de se faire directement verser de l’argent liquide, les réfugiés reçoivent des bons de denrées alimentaires, avec lesquels on peut uniquement payer des biens déclarés comme « denrées alimentaires », et ce dans certains magasins.

Ainsi, les réfugiés sont privés de tout droit à l’auto-détermination et seront donc contraints au départ volontaire ou alors à survivre en marge de la société. Les personnes concernées par cette mesure ne reçoivent pas d’argent, comme par exemple pour des cartes de bus ou de tram, ou d’autres articles importants nécessaires pour vivre chaque jour, qui leur permettraient d’avoir accès à une vie supportable dans cet environnement déjà bien misérable.

D’autres cas sont connus où l’entreprise organise la distribution de tickets-repas à des personnes qui se font réduire leurs prestations-chômage par l’agence pour l’emploi.

SODEXO est également impliqué dans le fonctionnement et l’agrandissement de prisons dans la Hesse et ailleurs. Depuis la privatisation de la justice britannique, l’entreprise gère en Angleterre cinq taules sous son entière responsabilité. D’ailleurs, SODEXO propose ses prestations de services aux armées à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans des zones « out-of-action ».

En Belgique, l’entreprise est sur un liste noire en raison de sa participation dans les camps de rétention.

Tout cela montre les implications de l’entreprise attaquée dans le fonctionnement des prisons, des centres de rétention et les installations militaires nécessaires à leurs interventions.

Nous continuerons à attaquer toutes les entreprises et institutions, qui rendent possible le paternalisme et la discrimination, d’appliquer chaque jour le racisme, et notamment de rendre leur profit aussi cher que possible ».

Groupe d’action « des coléoptères dans la Hesse »

Berlin, 28 et 30 mars + 2 et 3 avril : Pour Pâques, les flics ont eu droit à des œufs d’un genre un peu particulier. Deux véhicules de patrouille, qui stationnaient au croisement entre la Rigaer Strasse et la Liebig Strasse, ont été bombardés de pierres peu après minuit : plus de trente pavés ont été lancés sur les flics, les forçant à se replier avec plusieurs vitres et pare-brises pétés. Le lendemain (3 avril), alors qu’ils patrouillaient dans la Rigaerstrasse, les trois flics à bord du véhicule se font attaquer à coups de pierres.

Le 30 mars, un véhicule de police garée à l’angle de la Rigaer Strasse et la Liebig Strasse, reçoit plusieurs pierres. Les flics, en revenant vers leur véhicule peu avant 23h, découvre au moins un impact sur la carrosserie, et trois pavés autour du véhicule.

Le 28 mars déjà, toujours au même carrefour, un groupe de personnes masquées a attaqué un véhicule d’intervention à coups de pierres et de morceaux de mur: les dégâts étaient visibles sur le côté droit du véhicule.

Hambourg, 3 avril : à Rahlstedt, une voiture Porsche Cayenne (d’une valeur d’au moins 74.800 euros) a été brûlée. Elle était garée dans la Meiendorfer Straße et s’est consumée aux alentours de 2h20. Les pompiers n’ont rien pu faire : elle est bonne pour la casse, comme nous le montre la photo.

Berlin, 30 mars : un voiture de luxe de type Mercedes a été endommagée par les flammes. Garée à Prenzlauer Berg, les flammes commençaient à consumer le pneu droit du bolide lorsque les flics sont intervenus avec un extincteur pour empêcher qu’il ne s’embrase complètement.

Dans un autre secteur de la ville, à Moabit, le Jobcenter s’est fait repeindre à coups de bouteilles de peinture.

Berlin, courant mars : peinture sur l’espace de vente du quartier de nouveaux logements yorckstraße baptisé « Neu Schöneberg ». Ce même espace de vente en forme de container a été barbouillé à deux reprises par le passé. C’est la société « allod immobilien » qui en est responsable : culemeyerstraße 2, 12277 berlin

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