Allemagne : Chronique des actions directes en solidarité avec les prisonniers du G20 et de la guerre sociale

De nombreuses personnes inculpées pour les émeutes lors du G20 sont toujours incarcérées et certaines sont jugées ces jours-ci à Hambourg. La répression qui continue de s’abattre sur les rebelles au capitalisme et à l’Etat ne se déroule pas paisiblement : Comme le 5 octobre devant le tribunal d’Altona (Hambourg), lorsqu’un journaflic, accompagné de trois magistrats, s’est fait attaquer et défoncer son matos par un groupe de personnes solidaires (cf ci-dessous).

Voici donc les dernières brèves d’attaques contre les structures répressives, tirées du blog germanophone Chronik. Celles qui ont été revendiquées sont souvent accompagnées d’un extrait du communiqué ou du communiqué en intégralité. Parce que face à la répression, il n’est pas question de baisser les bras et d’endosser le rôle de victimes. Solidarité active !


  • Munich, 10 octobre : incendie de véhicules de l’armée. « Dans la nuit du 9 au 10 octobre, une attaque incendiaire a été commise sur des véhicules de l’armée situés sur un terrain d’entrainement de la Bundeswehr à Starnberger See, près de Munich. » Le communiqué fait notamment référence au massacre de civils afghans commis par l’armée allemande il y a 9 ans, le 4 septembre 2009 (100 personnes ont perdu la vie lors de ce bombardement), ainsi qu’aux expulsions depuis l’aéroport de Munich de migrants originaires de cette même région du monde. « Contre toute guerre, contre toute expulsion – Stop deportation »

  • Brême, 4 octobre : attaque contre le syndicat des flics.

« Liberté pour tous les prisonniers du G20 ! Ces mots brillent sur la façade située en face du bureau du syndicat de police, qui s’est fait détruire ses vitres à coups de marteau. Depuis les émeutes du G20, les flics et la justice essaient d’attiser la peur. Durant les procès contre les personnes enfermées, ils veulent montrer, par de lourdes peines, que les flics sont intouchables. Quiconque oserait remettre en question leur autorité et agir dans ce sens doit s’attendre à finir en prison. Quiconque jette des bouteilles est condamné en tant que terroriste. En renforçant les peines des textes de loi 113-114, ils veulent empêcher que la haine diffuse contre les flics se concrétise aussi par des actes. Le syndicat de police est un des acteurs qui œuvre sans cesse à aggraver la répression. Par haine de tout ce qui bouge, il ne cesse de se surpasser en revendiquant de nouvelles lois plus dures, plus de droits et de nouvelles armes pour les flics. Avec beaucoup de succès,  il parvient à toujours représenter les flics comme des victimes,  devenus des cibles de notre rage sans qu’ils n’aient commis de fautes. En même temps, tout cela sert à nous intimider toujours plus. La peur paralyse, nous rend impuissant.es et le meilleur moyen de lutter contre cela est de rompre avec ces relations. Cette rupture peut s’exprimer par des attaques en solidarité avec les personnes incarcérées. Force à toutes personnes incarcérées, perquisitionnées, espionnées – ici comme partout ! Le G20 est fini, pas nos combats ! »

  • Hambourg, 5 octobre : devant l’entrée du tribunal d’Altona, des « spectateurs » d’un procès ont attaqué un journaliste photographe en présence de trois magistrats et endommagé son matériel. Le matin précédent déjà, des anonymes avaient bombardé le tribunal de bouteilles de peinture et de pierres. Une vitre du bâtiment a été brisée.

  • Berlin, 3 octobre : attaque d’un formateur de flics et de matons et d’un local du SPD en solidarité avec les prisonniers du G20, Lisa, Nero et tous les prisonniers de la guerre sociale.

« […] Comme expression de notre solidarité active avec les prisonniers du G20 à Hambourg, comme salutation à Lisa, enfermée à Cologne pour un braquage de banque présumé, comme salutation à Nero incarcéré à la prison « Moabit » de Berlin pour un aveuglement présumé d’un hélico de police et pour tous les prisonniers de la guerre sociale, nous avons détruit le 3 octobre les vitres de l’agence BWK de la Trautenaustraße à Wilmersdorf, et en même temps aussi celles du bureau du SPD [parti social-démocrate] situé juste en face. Cette attaque doit être vue comme notre petite contribution aux journées anti-carcérales ayant lieu du 6 au 8 octobre à Berlin. Nous nous inscrivons dans la continuité des actions qui se sont déjà tenues contre les stands de recrutement des flics lors de Jobpoints de divers arrondissements berlinois, comme à Neukölln le 27 octobre 2016 et à Charlottenburg le 10 janvier 2017. […] » Le BWK, pour « Bildungswerk in Kreuzberg GMBH » est un centre de formation privée, lancée par Nihat Sorgeç (manager industriel et directeur du BWK, décoré par l’Etat car porteur de la croix fédérale du mérite), qui s’adresse aux jeunes d’origine immigrée ayant échoué dans leurs études, qui sont prêts à tout, du moment que c’est bien payé. Ce BWK prépare entre autres aux métiers de la répression, comme matons ou flics.

  • Schermbeck (Rhénanie du Nord-Westphalie), 1er octobre : Le poste de police à coups de pavés. Dans la nuit de samedi à dimanche (1er octobre), aux alentours de 4h20, 18 fenêtres du comico de quartier de la Weseler Straße ont été brisées par des jets de pierres. Le ou les assaillants n’ont eu qu’à se baisser puisque les projectiles venaient visiblement d’un lit de graviers situé juste en face du bâtiment. Il paraît que les jets de pierres ont même endommagé des appareils, des écrans et des téléphones qui étaient dans les bureaux. Au cours de la même nuit, tous les pneus de quatre véhicules garés sur le parking de la mairie ont été crevés. Durant la nuit précédente, une douzaine de vitres de l’école située dans la même rue avait également été détruite par des jets de pierres.
  • Leipzig, 29 septembre : Visite chez les balances de la LVZ.

« Dans la nuit du 28 au 29 septembre, nous avons rendu visite au bureau de la Leipziger Volkszeitung [quotidien de la presse régionale, NdT] ». Quelques vitres y ont été brisées et le slogan « Vous nous cherchez – Nous venons vous rendre visite. 12.12 » y a été laissé. La raison de ce communiqué est liée à la publication par la LVZ de photos de suspects il y a quelques semaines, dans le but d’aider les flics dans leurs recherches des émeutier.es du 12.12.2016 ».

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