NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles tuent des milliers de personnes, contraintes de les passer dans des conditions rendues toujours plus dangereuses par la multiplication des larbins en uniforme et de leurs outils technologiques.
NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles traduisent une hiérarchisation des vies qui nous fait gerber, entre populations locales supposées être légitimes à se trouver là, « arrivant.es » toléré.es ou éjectables en fonction des intérêts du capitalisme et des États qui poussent des millions d’individus à fuir leurs sales manoeuvres néocoloniales, leurs guerres d’exploitation et de conquête. Dans le même temps, touristes et affairistes voyagent allègrement en paquebot ou classe business…
NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce qu’elles quadrillent tout le territoire, que leur existence est une galère (logement, banque, taf, déplacements…) et une menace permanentes (risques d’enfermement et d’expulsion) pour tous.tes celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers ; ainsi qu’ un avertissement lancé aux autres « indésirables ». S’il.es ne se plient pas aux rackets de leur patron ou de leur logeuse, ces crapules trouveront toujours quelqu’un.e de plus en difficulté pour le faire.
NOUS SOMMES CONTRE LES FRONTIÈRES parce que toute frontière est liée à un front : un rapport de force entre armées pour s’attribuer la possession d’une région et transformer la population qui y vit en cheptel humain à administrer. Nous refusons tant cette volonté de contrôle que la surveillance qui en découle, qui s’étend à tous les domaines de l’existence et s’incarne dès la naissance par l’imposition d’une identité officielle devant être justifiée à tout moment (empreintes, numéro de sécu, adresse…).
CE QUE NOUS NE VOULONS PAS POUR NOS VIES NOUS LE REFUSONS ÉGALEMENT POUR D’AUTRES.
Si nous ne subissons pas tous et toutes de la même manière les conséquences des frontières sur notre
peau, ce n’est pas pour devenir maillons, rouages ou spectateurs impuissants de ce système autoritaire,
raciste et mortifère. À ce monde de fric, de flics et du chacun.e pour soi nous opposons l’entraide, la
réciprocité et la lutte pour une liberté sans mesure ni instance gestionnaire, sans faux « nous », identité
nationale ni droit du sol.
LOIN D’ÊTRE DES LIGNES ABSTRAITES, CES FRONTIÈRES existent grâce à toute une ribambelle de nuisibles : politicien.nes, assassins en uniformes, entreprises tirant profit chacun.e à son échelle de cette misère organisée… Des collabos s’engraissant sur l’exploitation et/ou l’enfermement aux startup fournissant drônes, détecteurs de mouvement, lunettes thermiques et armes utilisées pour traquer les personnes migrantes… Autant de cibles que de manières de saboter (de jour comme de nuit, seul.e ou accompagné.es) les rouages de cette machine à soumettre, à trier et à expulser !!!
LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES !
NI ÉTATS
NI ARMÉES NI FRONTIÈRES !
des ennemi.es de toute autorité
[Publié sur indymedia nantes, 28 août 2019]