[Dans la nuit du lundi 19 août 2019 à Zwickau (Saxe), les flammes ont dévoré plusieurs engins sur le chantier de la future maxi-prison de Marienthal, aux alentours d’1h30 du matin. Le constructeur « Hentschke Bau GmbH », victime de l’incendie, est chargé de construire avec d’autres cette monstruosité carcérale, dont le coût total du projet est passé de 150 à 174 millions d’euros. Ce constructeur est par ailleurs connu pour financer les fascistes de Bautzen. Les dégâts financiers liés à cet incendie s’élèvent à près de 150 000 euros d’après la presse locale. Ci-dessous la traduction partielle du communiqué de revendication publié sur indymedia deutschland]
Dans la nuit de lundi, nous avons incendié plusieurs engins de chantier sur le terrain de la prison de Marienthal à Zwickau. Ainsi, une pelleteuse a entièrement brûlé, quatre autres pelleteuses et un bulldozer endommagés par notre feu et rendus en partie inutilisables. Nous aimerions dédier cette action notamment à Loïc, aux trois du banc public et aux 18 de Bâle. Vous nous manquez.
A Zwickau-Marienthal, a récemment débuté le chantier d’un nouveau complexe carcéral pour les Länder de la Saxe et de Thuringe. Début 2020, un mur de six mètres de haut entourera la zone de 10 hectares. Le complexe de béton, qui doit être achevé d’ici 2024, enfermera 820 personnes à l’intérieur de ses murs. Plus des deux-tiers des prisonniers devront bosser sous la contrainte dans ses ateliers. L’entreprise de construction « Hentschke Bau GmbH » de Bautzen est un des mandataires et profiteur du méga-projet à Zwickau. Le citoyen du Reich et propriétaire Jörg Drews a fait un don à l’AfD de 19 500 euros en 2017 et était de fait un des plus gros donateurs du parti lors des élections.
Par ailleurs, Drews traînassent dans les rassemblements et les manifestations du mouvement identitaire, organise au nom de son entreprise des événements d’extrême-droite, est membre du collectif de Bautzen « Nous sommes l’Allemagne » et soutient le magazine réactionnaire « Denkste mit ? ». Ce n’est pas étonnant que des fascistes comme Drews soutiennent en ce moment la construction de taules et peuvent ainsi s’en mettre dans les poches.
Le début du chantier du centre pénitentiaire de Zwickau-Marienthal s’inscrit dans le temps seulement quelques mois après l’inauguration du nouveau centre de rétention et d’expulsion de Saxe à Dresde et le chantier d’agrandissement de la prison de Leipzig. Malgré l’immensité prévue du bâtiment, les premiers ennemis de la liberté réclament dès maintenant d’autres prisons et discute déjà d’un bâtiment supplémentaire à Thuringe. En outre, des murs continuent à être érigés partout avec assiduité, comme la prison pour sans-papiers à Glücksstadt dans le land de Schleswig-Holstein, la prison Rottweil dans le Bade-Wurtemberg, la prison pour mineurs de Billwerder à Hambourg, la prison de Klagenfurth en Autriche ou le centre de rétention de Bässlergut II à Bâle.
La prison est une des institutions qui nous montre de la manière la plus significative l’absurdité de notre société : la valeur de la propriété est au-dessus de tout, même au-dessus de celle de l’être humain. L’office statistique de l’Union Européenne inclut dans sa liste des crimes « les actions portant atteinte aux personnes ou censées leur porter atteinte ; les violences à caractère sexuelle et les actions violentes contre la propriété » et les met dans la même section. Une grande partie des personnes incarcérées a été condamnée à la prison pour des atteintes à la propriété ou aux biens. Près de 30 à 40 % des prisonnier.e.s se voient convertir leur peine en peines de prison car ils et elles ne peuvent pas payer les amendes imposées. Même chez les personnes âgées vivant dans la pauvreté, des gens ne sont pas à l’abri de finir en taule à 70 ans pour fraude dans les transports. Nous ne faisons que le constater chaque jour en lisant les journaux. […]
Si nous luttons contre les prisons, cela signifie également pour nous lutter contre la réalité atroce qui, chaque jour, même sous un ciel libre, nous enferme. Cela signifie lutter pour une vie autodéterminée et sans domination, agir contre toute autorité et oppression et attaquer toutes les structures, institutions et mécanismes qui les maintiennent. Cela incluent dans le même temps des structures et des constructions sociales et institutionnelles, comme les États et les les entreprises, les religion et une logique d’exploitation ou le racisme les rapports de genre existants mais aussi une façon d’interagir entre les gens qui est basée sur la concurrence, la cupidité, la jalousie et la compétition.
Nous voyons cette attaque comme une contribution à la semaine de solidarité internationale à venir pour les prisonnier.e.s anarchistes. Nos cœurs sont toujours à vos côtés, vous qui êtes contraints à être derrière les murs de nos ennemis et qui devez quitter votre environnement car ils font tout pour vous garder entre leurs mains voraces.
Des cœurs ardents ne se laissent pas enfermer !
Liberté pour tou.te.s les prisonnier.e.s !
(A)
Commando autonome Thomas Meyer-Falk