Ce samedi 25 mai à Amiens, les « gilets jaunes » appelaient « à prendre la ville à Macron ». Les autorités étaient sur le-qui-vive: des centaines de flics quadrillaient les accès au centre-ville dès l’aube, des arrêts de bus étaient protégés de plaques en bois, etc.. Pourtant, ça n’a pas empêché certains groupes de réduire en miettes pas moins de six agences bancaires (dont une du Crédit Mutuel) et d’assurances (Axa et Maaf), aisi qu’une agence immobilière rue Jules Barni et chaussée Jules Ferry, à l’est de la ville. Une auto-école et un restaurant ‘La Clef des Champs’) ont aussi été vandalisés. Comme pour Reims la semaine précédente, les autorités et les commerçants n’avaient jamais comptabilisé autant de dégâts lors d’une manif dans leurs villes respectives. A défaut de prendre la ville à Macron, certains enragés l’ont en partie détruite.
« Un appel régional à manifester était lancé à Amiens, samedi 25 mai, pour l’acte 28 des gilets jaunes. Après une matinée plutôt calme, la situation s’est tendue dans l’après-midi. C’est la plus grosse mobilisation à Amiens depuis le début du mouvement en novembre. Près de 1500 personnes ont manifesté dans les rues d’Amiens, dont 100 « black blocks » et « 600 personnes au comportement hostile ». On compte 132 interpellations et 11 gardes à vue. Sur le trajet du cortège, rue Jules Barni, de nombreuses banques et assurances ont eu les vitres brisées par des jets de projectiles. Un abribus a également volé en éclat et des poubelles ont été incendiées. […]
En cette veille de fête des mères, c’est traditionnellement une journée faste pour les commerçants du centre-ville. Mais samedi, les rues se sont vidées à partir de midi. Beaucoup de commerçants ont fermé plus tôt que prévu face au manque d’affluence. « La veille de la fête des mères est une très grosse journée. Après noël, ça fait partie de notre plus gros chiffre, et voilà cette année c’est foutu », déplore Corinne, dans sa boutique de bijoux rue des 3 Cailloux. (Source: France Bleu Picardie, 25.05.2019)
Avant et après la manif
« Les fourgons de police ont barré chaque rue du centre-ville d’Amiens très tôt le matin, ce samedi 25 mai. […] Les contrôles de police, à la gare et autour du centre-ville, ont mené à 18 interpellations. Seize personnes ont été relâchées, mais deux ont été placées en garde à vue pour « détention de matériels offensifs« , toujours selon la préfecture. […] (Source: France 3 Picardie, 25.05.2019)
Actualisation, 28.05.2019:
Sur les 132 personnes interpellées sur l’ensemble de la journée, cinq ont été jugées en comparution immédiate ce lundi au tribunal d’Amiens (pour l’heure, on n’a pas les verdicts). Les gardes à vue de deux autres individus ont été levées, dont un mineur de 15 ans qui fait l’objet de poursuites pour dégradations et sera convoqué par un juge pour enfant en vue d’une mise en examen. Six autres manifestants sont convoqués au tribunal pour leur audience le 22 octobre prochain. Deux d’entre eux ont été interpellés avant leur arrivée dans le cortège, possesseurs d’un couteau et d’une bombe lacrymogène. (source: france bleu picardie, 26.05.2019)
[Repris de la presse locale, 25.05.2019]