Nos vies ne nous appartiennent pas et le vote nous empêche de se les réapproprier. Le vote nous rend complices de la tyrannie à laquelle nous obéissons.
Nous aimerions nous considérer libres, mais ce n’est qu’une illusion. Etre libre signifie pouvoir déterminer les conditions dans lesquelles nous voulons vivre. Aujourd’hui, nous vivons dans des conditions qui nous sont imposées. L’Etat, les entreprises, les institutions, l’armée, la police, les banques, etc font partie du même système et use de la violence (parfois de manière indirecte et subtile, d’autres fois de façon directe et physique) pour maintenir ces conditions: tout est conçu pour imposer une vie d’esclavage permanent.
- Dans les écoles et les lycées sont domestiquées et réprimées les pulsions naturelles des enfants et des adolescents, les conduisant à obéir et à se soumettre, afin de les préparer à être adaptés à la société. Les universités sont manipulées et contrôlées par le système, endoctrinent avec un « savoir » bidon qui sert uniquement aux intérêts du système et des entreprises. Si vous avez aimer l’école, vous allez adorer le travail !
- Le travail est la forme moderne de l’esclavage. L’esclave moderne travaille par peur et, dépossédé de sa propre vie, devient lui-même un rouage de la machine: produire et consommer est une vie de misère.
- L’industrie alimentaire commercialise la nourriture, amenant ainsi les gens à manger des aliments contaminés et dénaturés (pesticides, agents conservateurs, colorants, hormones, OGM…), qui se font au détriment de la souffrance d’autres animaux et de la destruction de la planète. Le système de santé est totalement assujetti à l’industrie pharmaceutique, qui a besoin de patients chroniques pour leur administrer des médicaments. La science, la croyance dans « le progrès »et les fantasmes technologiques ne sont que des mensonges et de fausses promesses qui cherchent à justifier l’ordre actuel des choses et le contrôle social.
- Les gens avalent la publicité des médias de masse et les modèles de vie et de beauté, les rendant anxieux et leur faisant perdre toute confiance en soi, ce qui en fait de parfaits consommateurs. Les gens ne peuvent pas supporter leur quotidien et deviennent accrocs aux drogues, certaines légales et d’autres illégales. Hypnotisés par les écrans d’un monde virtuel, téléphones mobiles, réseaux sociaux, jeux vidéos, internet, télévision… Ils nous éloignent d’une vie réellement vécue par nous-mêmes et rendent nos relations toujours plus fausses. Si nous vivons dans une fiction, nous serons incapables d’affronter la réalité.
Si c’est cela la démocratie, alors la démocratie est répugnante et mérite tout notre mépris.
Le problème n’est pas uniquement le fait qu’ils nous vendent tout cela, mais que nous avalons tous leurs mensonges, par peur et par obéissance. Nous devons nous rebeller contre cette vie de misère à laquelle ils veulent nous soumettre. Rejeter chaque jour ce mode de vie et se révolter contre cette forme de vie actuelle et apprendre à construire nos propres formes de vie et de relations, c’est la seule chose qui nous rendra plus libres.
Mais honnêtement, qui est assez naïf pour aller voter en pensant que son bulletin va changer quelque chose?
Beaucoup iront voter par crainte que le parti adverse l’emporte, d’autres pensent que le parti pour lequel ils votent va changer leur vie. Certains candidats sont des représentants des riches, d’autres prétendent être des représentants des pauvres, mais rien ne ressemble autant à un représentant des riches qu’un représentant des pauvres. Aucun candidat ne pourra représenter notre désir de ne pas vouloir être représentés. Durant ces élections, et comme lors de toutes les précédentes, nous nous abstiendrons de voter et nous encourageons tout le monde à faire de même, à ne pas participer à son propre esclavage. C’est leur mascarade, pas la nôtre.
La lutte est dans les rues, pas dans les urnes.
Avec tendresse,
Quelques anarchistes.
[Traduction de l’espagnol de Contramadriz, 16.04.2019]
Note de Contramadriz: « nous partageons cet appel à l’abstention active, face au cirque euphorique des processus électoraux déjà bien présent. Ceci étant, nous encourageons non seulement l’abstention mais aussi l’attaque directe contre la machine électorale, Etat et institutions, ainsi que tous ceux qui y collaborent ».
