Quelques infos sur le mouvement de révolte en cours …

Charleville (Ardennes), saisir l’occasion

C’est grâce à un entrefilet du Courrier des Ardennes qu’on apprend que le samedi 23 mars dans ou autour de la manif des gilets jaunes, les vitres du SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) situées quai Roussel ont été éclatées : « Les gilets jaunes disent ne pas avoir dégradé le service pénitentiaire de Charleville … Une chose est certaine, samedi dernier, les vitres du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) ont bien été vandalisées. »
Les petits-chefs du mouvement local des gilets jaunes s’offusquent que ce bel exemple de saisir l’occasion puisse leur être attribué. Pour une fois, on ne peut qu’être d’accord avec eux : ce ne sont bien entendu pas « les » gilets jaunes dans leur diversité hétérogène qui ont commis cette attaque, mais bien des individus singuliers en leur sein ou à côté, et en tout cas en dialectique avec ce mouvement de révolte, comme de nombreux actes offensifs qui se produisent autour des samedis. Du vendredi soir au samedi sur le parcours de la manif ou quelques rues plus loin, voire aussi le samedi soir juste après la manif.

Dans cette ville des Ardennes que le plus célèbre poète local qualifiait de « supérieurement idiote entre les petites villes de province », il n’est du reste pas étonnant qu’en ce temps où pleuvent les peines de prison contre des manifestants révoltés, des individus aient su identifier l’ennemi en frappant un samedi en pleine journée une de ses structures répressives qui se trouve au coin de la rue : les bureaux du Spip. Dont acte, comme on dit !

Paris, encore des chiffres

Après la sous-évaluation du nombre de commerces attaqués le 16 mars, reposant sur les chiffres de la CCI (91), la mairie de Paris vient de sortir ses propres chiffres à la hausse : elle vient d’estimer que « 216 établissements ont été vandalisés ou pillés » (sans compter les voitures ou le mobilier urbain, hein) ce jour-là sur les Champs-Elysées et dans plusieurs autres rues. La mairie rajoute également que « sur l’ensemble des manifestations [depuis fin novembre], 453 commerces ont été la cible de violences ». Le concept de « violence » sur un bien inerte qui ne fait même pas l’objet de communiqué de protestation des familles des vitrines nous semble bien étrange, mais bon c’est toujours ça de pris, y compris au sens strict !

Le coût d’une barrière de péage

Interpellé lors de la destruction partielle de la barrière de péage de Bandol (Var) le 25 janvier, un Gilet jaune a été jugé mercredi 3 avril à Toulon. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et à verser 40.000 € de dédommagement à la société d’autoroute Escota (Vinci Autoroutes) pour avoir dégradé partiellement la barrière de péage. Dans le détail, ce « gilet jaune » doit rembourser selon la décision du tribunal correctionnel de Toulon 19.000 € de matériel, 20.000 € de main-d’œuvre pour les réparations et 5.000 € pour la perte d’exploitation.

Condamnations variées (pour info)
Saint-Etienne, Châtellerault, Toulouse, Brest, Nancy, Dieppe, Lorient…

Saint-Etienne. Lors de l’acte XX des gilets jaunes, samedi 30 mars, un Gilet jaune a été accusé d’avoir visé les forces de l’ordre avec trois pierres. Il a été condamné à six mois de prison ferme auxquels s’ajoutent 2 mois, suite à la révocation d’un sursis. « Ce sont en tout huit mois de prison ferme qui attendent David. Il est, depuis, maintenu en détention » précise le journal.

Suite au pillage de bijouteries

Onze personnes ont été mises en examen après le pillage d’une boutique de bijoux et objets en cristal Swarovski, a-t-on appris, ce mardi 19 mars, de source judiciaire.

Ces suspects ont été mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « vol avec effraction en réunion », « recel de vol » et « participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations ». Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire et les huit autres sous contrôle judiciaire.

Une autre information judiciaire, après le pillage d’un magasin de bijoux Bulgari sur la même avenue, a également été ouverte. Dans ce cadre, un suspect a été présenté à un juge d’instruction.

Empêcher toute prise d’image
(vidéosurveillance publique et privée, manifestants qui filment)

Châtellerault (Vienne). Une militante Gilet jaune de la première heure, âgée de 42 ans, domiciliée en dehors de Châtellerault, a été convoquée au commissariat de police de Châtellerault pour être entendue sur des faits de dégradations lors de deux manifestations. Selon la police, elle a reconnu avoir participé, le samedi 22 décembre, au mouvement qui a jeté des oeufs, de la mayonnaise ou encore du papier toilette sur la façade de la mairie de Châtellerault. Elle a aussi reconnu, le jour de la manifestation du 2 mars (lors des heurts sur le parking Auchan et des dégradations sur le McDonald’s), avoir souillé la banque BNP avec de la peinture jaune. La quadragénaire est convoquée en justice pour répondre de ses actes.
La police annonce que d’autres personnes seront convoquées au commissariat à la suite du travail d’identification d’un « policier physionomiste » qui analyse les images des caméras de vidéosurveillance de la ville, des magasins ou encore celles qui circulent sur Internet.

Jean-Luc Thomas on t’oubliera pas

Toulouse, les journaflics balancent deux fois, la première en image, la seconde en portant plainte. Un homme de 27 ans comparaissait ce mercredi 3 avril 2019 devant le tribunal de Toulouse pour l’agression d’un journaliste de C-News lors d’une manifestation de gilets jaunes. Les faits s’étaient déroulés le 24 novembre 2018 lors de l’acte 2 de la mobilisation des gilets jaunes : trois journalistes de télévision, dont les correspondants locaux de C-News et BFM TV, avaient été violemment pris à partie par plusieurs gilets jaunes.

Le journaliste de Cnews avait expliqué avoir subi l’assaut d’un groupe de 50 à 100 manifestants qui criaient « journalistes collabos » et avait même reçu des coups de pieds et des crachats.

Le parquet a requis 10 mois d’emprisonnement avec sursis, une obligation de soins, une interdiction de manifester pendant un an et une interdiction d’approcher le journaliste. Jean-Luc Thomas et son employeur CNews s’étaient constitués parties civiles. Le jugement sera rendu le 10 mai prochain.

A l’attaque de la préfecture

Interpellé à Nancy, Samuel R. a été jugé vendredi 29 mars dans le cadre d’une comparution immédiate. Le 23 février à Épinal, il est accusé d’avoir cassé plusieurs fenêtres de la préfecture, dégradé la grille d’entrée, lancé des cailloux sur les forces de l’ordre. Le jeune homme de 29 ans est un Nancéien qui participe au mouvement des « gilets jaunes » depuis « fin décembre ». Plusieurs personnes, dont le prévenu, avaient lancé des pavés contre des fenêtres de la préfecture d’Epinal, en brisant plusieurs, et avaient « arraché » la grille d’entrée du bâtiment, a indiqué Me Babel. Au total, le montant des dégâts s’élève à 27.000 euros. Les auteurs de ces dégradations « étaient tous masqués, sauf le prévenu », qui a pu être identifié grâce à des images de vidéosurveillance.

Au regard d’un casier qui porte déjà treize mentions, la représentante du parquet requiert 18 mois de prison avec mandat de dépôt. Jugement : 15 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. L’intéressé est directement monté en maison d’arrêt.

Une histoire banale

Lorient. Le 9 février 2019, le Lorientais se joint à un défilé des Gilets jaunes, dans le centre-ville de Lorient. À 49 ans, pour sa première manifestation, il se retrouve vite en tête de cortège. Alors que la situation se dégrade, l’homme très alcoolisé, après avoir bu quelques verres de vin et de bière avant de se joindre au cortège, est très énervé quand il retrouve à sa femme, boulevard Général Leclerc. Blessée au pied, elle lui annonce qu’elle rentre chez eux.
Il ramasse alors deux pierres au sol et les jette en direction des forces de l’ordre, avant de leur adresser des gestes outrageants puis de tourner les talons et de rentrer à son tour dans son appartement lorientais, oubliant que ses faits et gestes ont été filmés, photographiés.
Lundi 25 mars 2019, alors que ce détenteur de 16 condamnations se rend au
tribunal de Lorient dans le cadre de son contrôle judiciaire, il est reconnu par deux agents et placé en garde à vue où il passe aux aveux.
Le tribunal a infligé au Lorientais douze mois de prison dont la moitié assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve de deux ans comprenant une obligation de soins, puis il a été placé en mandat de dépôt (pour 6 mois ferme, donc). Dès sa libération, il aura interdiction de participer à une manifestation pendant un an dans le Morbihan.

Toulouse, l’Etat se venge sans vergogne

Samedi 23 mars 2019, un homme de 32 ans est interpellé alors qu’il participe à l’acte 19 des gilets jaunes à Toulouse, repéré en train d’allumer un feu sur une barricade, avenue Camille-Pujol. 
Alors qu’il avait été placé en garde à vue, il a déclenché un incendie dans sa cellule, à l’aide d’un briquet qu’il avait dissimulé, utilisant notamment des papiers et des cartons. Rapidement, les pompiers étaient intervenus pour circonscrire l’incendie. Deux policiers, intoxiqués, avaient dû être transportés à l’hôpital Purpan, et 25 personnes en garde à vue avaient dû être évacuées vers d’autres commissariats de l’agglomération. Aucun des deux policiers ne s’était constitué partie civile.
Présenté à un juge en comparution immédiate mardi 26 mars, il a été condamné à trois ans de prison, avec mandat de dépôt. Il devra aussi s’acquitter de plus de 9 000€ au titre de préjudice matériel. Par ailleurs, le trentenaire a été interdit de manifester à Paris et dans en Haute-Garonne pendant trois ans mais également de port détention d’armes
soumises à autorisation, pendant trois ans.

Black bloc intentionné, gare aux excès de vitesse

Un homme de 34 ans a été condamné à Orléans pour «détention d’armes», découvertes par les gendarmes dans le coffre de sa voiture alors qu’il serendait au Mans pour participer à l’acte XIX des gilets jaunes.
Arrêté samedi pour excès de vitesse, les gendarmes avaient découvert dans son coffre une batte de base-ball, des billes métalliques, un lance-pierre, une cagoule et des gants.
Placé en garde à vue, le jeune homme s’était revendiqué black bloc «dans la pensée» comme sur son profil Facebook. Lundi à l’audience, il s’est présenté comme gilet jaune. «Oui, j’avais l’intention de casser une vitrine», a-t-il dit, lors de son procès en comparution immédiate pour «détention d’armes de catégorie D (des armes dites blanches) et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des violences et des dégradations».
Le jeune soudeur, habitant Bou (Loiret), a été condamné par le tribunal correctionnel de la ville à dix mois de prison dont quatre avec sursis, et mandat de dépôt.

Feu de coques de bateaux & Black bloc pas casseur !!

Brest. Le tribunal correctionnel de Brest a condamné lundi 1er avril un Gilet jaune à quatre mois de prison ferme avec maintien en détention. Il faisait partie de ceux qui tentaient de bloquer le dépôt pétrolier sur le port de commerce en fin de semaine dernière. Des jets de morceaux de parpaings, des feux de palettes, un enchevêtrement de pieds de parasols, une vingtaine de conteneurs poubelle grand format, trois coques de voiliers dont un bateau estimé à 7 748 € HT, deux kayaks, des coffres et deux cocktails molotov, c’est qui attendait les policiers, jeudi 28 mars 2019, à partir d’une heure du matin, devant le dépôt pétrolier du polder.
Placé sous mandat de dépôt depuis le 28 mars, le Brestois qui passait en procès est accusé de vol en réunion, entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique, fabrication non autorisée d’engin explosif, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Il a demandé à être jugé immédiatement.
L’homme de 29 ans jugé lundi était très actif selon les policiers, il reconnaît avoir fabriqué des cocktails molotov, et en avoir lancé un, mais sans l’allumer. Il admet avoir lancé des morceaux de parpaings en direction des forces de l’ordre, pas pour blesser mais à titre dissuasif. Il se qualifie de black bloc, mais un black bloc qui ne casse pas et qui protège les gilets jaunes. Il dément être un leader du mouvement : « Je suis leader de moi-même ».
Résultat : Le tribunal l’a condamné à dix mois de prison, dont six avec sursis (soit 4 ferme avec maintien en détention), compte tenu des risques de réitération des faits. Il devra en outre indemniser les sociétés Terre d’Embrun et Incidences.

L’avocat cible le noeud du problème

Lundi 1er avril 2019, un habitant d’Etalondes (Normandie) de 20 ans comparaissait au tribunal de Dieppe pour avoir incendié le centre des impôts à Eu (pierre brisant la porte vitrée puis molotov dedans avec de l’essence pour tondeuse). L’incendie prend, rapidement maîtrisé par les pompiers grâce au déclenchement de l’alarme. Personne n’est blessé mais l’accueil est sévèrement détérioré. Le 6 mars, l’enquête est bouclée : la
vidéoprotection de la trésorerie, les caméras installées par la Ville et une vidéo partagée publiquement sur le réseau social Snapchat permettent d’établir les faits. Deux hommes sont placés en garde à vue, dont Antoine Olivier qui reconnaîtra les faits, mettant son ami hors de cause. Il a été condamné à une peine de 6 mois de prison dont 4 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, avec obligation de travail, d’un suivi psychologique et d’indemniser les victimes. Sans mandat de dépôt.
Me Etienne Noël, collaborateur de justice et aide-bénévole de la police, a notamment déclaré pour le « défendre » : « Ces faits sont le fruit d’une particulière immaturité. Il ne va pas aimer que je dise ça, mais c’est un véritable petit gamin » ainsi que « Dans les manifestations, on se fait influencer par des gens qu’on ne retrouve jamais, ces fameux black blocs. L’influence qu’il a pu subir, c’est le nœud du problème. »

Facebook est ton ami

Nancy. Un gilet de jaune de Lunéville (Lorraine) avait posté sur Facebook une vidéo montrant la fabrication d’un engin incendiaire à l’aide d’un banal aérosol et d’un simple briquet. On peut voir ensuite une boule de feu qui brûle tout autour d’elle sur 5 mètres. Avec des flammes de plus d’un mètre de haut. Et une onde de choc qui déclenche les alarmes des voitures situées aux alentours.
Ce n’est pas Mickael B. qui a filmé les images. Il les a juste trouvées sur internet « par hasard ». Il les a ensuite partagées en un clic. Un clic qui l’a amené, ce lundi, devant le tribunal de Nancy. Il a été jugé pour « diffusion, via un réseau de communication électronique, du procédé permettant la fabrication d’engins de destruction ». Le parquet a réclamé 4 mois de prison ferme ainsi que la saisie de son ordinateur et de son téléphone portable. Jugement : 4 mois de prison mais avec sursis.

L’ordure complotiste n’en rate aucune, vraiment aucune

Quand le « gilet jaune » Fly Rider relaie la rumeur sur les enlèvements d’enfants. « Il y a eu plusieurs tentatives d’enlèvements d’enfants sur Paris ces derniers jours, dont quelques-uns qui ont réussi d’ailleurs. » Maxime Nicolle, alias Fly Rider, a été pris en flagrant délit de complotisme, dans une vidéo postée sur Facebook dimanche 24 mars, dont vous pouvez voir un extrait dans la vidéo ci-dessous.
hxxps://www.nouvelobs.com/societe/20190401.OBS10938/quand-le-gilet-jaune-fly-rider-relaie-la-rumeur-sur-les-enlevements-d-enfants.html

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