Vendredi 5 avril à 18h au local Apache (35 boulevard Poincaré, arrêt de bus Aviation) aura lieu une discussion contre l’enfermement et le projet de nouvelle prison à Ifs.
« A bas les prisons !!!
L’actualité sociale montre une fois encore quel est le rôle de la prison et de l’enfermement en général dans nos sociétés : punir en ôtant à quelqu’un·e les conditions de toute existence, mais pas punir n’importe qui. Punir les marginaux et marginales, les rebelles, les prolos débrouillard·es ou séditieuse et séditieux, les sans-papiers, les indésirables, tout ce que les classes dirigeantes et leurs défenseurs jugent dangereux. La prison est là pour maintenir un ordre social injuste, comme le tribunal, les flics ou les caméras de vidéosurveillance. On y enferme donc les gilets jaunes les plus déterminés, dans l’attente de leur procès ou pour punir leur insoumission, espérant ainsi calmer les braises de la révolte. De plus en plus, l’incarcération est devenue un mode d’administration normal et banalisé. De 30.000 détenu·es en 1970, on est passé à plus de 70.000 aujourd’hui, auxquel·les il faut ajouter les personnes sous bracelets électroniques, faisant des TIG, placées sous contrôle judiciaire etc. On punit toujours plus et on enferme toujours plus longtemps. C’est pourquoi une nouvelle vague de construction de prisons a été lancée et est en cours de réalisation.
C’est dans ce cadre que l’actuelle maison d’arrêt va être remplacée par une nouvelle à Ifs. Les travaux commenceront en 2020, pour une livraison prévue en 2022. On en profite pour accroître le nombre de places : 550 places, la plupart en cellule individuelle – qu’on prévoit déjà de doubler. Actuellement, 370 hommes (pour 222 places), 25 femmes et 5 mineurs s’entassent dans une prison vétuste en ville. Demain, ils et elles seront déplacé·es aux abords du périph’, à côté d’une plate‑forme logistique, dans une prison que ses architectes vendent comme « apaisante » et (surtout) sécurisée. La seule vie qui existe en taule est celle que les prisonniers et prisonnières arrachent à l’administration pénitentiaire par la lutte ou par la ruse. Il n’existe pas de prison à visage humain.
En plus de cette nouvelle maison d’arrêt, une Structure d’Accompagnement vers la Sortie de 90 places va être aménagée. Cette structure fonctionne comme une carotte : reste sage, soumets-toi, et tu iras (peut-être) dans cette taule aux conditions plus souples. On imagine sans mal que cette structure va surtout se substituer aux remises de peine afin de prolonger toujours plus la détention. Surveiller, réprimer, punir et enfermer, voilà la réalité brute du pouvoir.
Pour nous, il est hors de question de rester indifférent·es à cet affront pour la liberté. Nous comptons bien lutter contre ce projet, et au‑delà contre tous les enfermements et l’autorité en général, par la solidarité avec les détenu·es, l’auto-organisation et l’action directe.
C’est pourquoi nous vous proposons cette discussion, afin d’approfondir notre critique radicale de l’ordre existant et de renforcer nos capacités d’agir.
Des anarchistes
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