Des textes piquants à faire tourner, des mots sur une volonté d’en découdre, ici et maintenant
Pourquoi une nouvelle initiative d’édition de textes ? En voilà une épineuse question. Parce que des fois on tombe sur des écrits vraiment chanmés qu’on veut diffuser plus largement. Parce que des fois on pose des idées sur le papier et on a envie d’en faire un brochure. Parce que même s’il y a des choses qui parlent dans d’autres initiatives éditoriales existantes, on préfère se casser la tête à faire une proposition dans laquelle on se retrouve vraiment. Une proposition qui naitrait de la haine du pouvoir et du désir viscéral de le combattre partout où il se niche ; qui ne créerait pas d’échelle de valeur entre LA domination et les petites oppressions ; qui combinerait pistes pour partir à l’offensive de ce qui nous détruit et perspectives pour nous consolider face aux agressions perpétuelles.
Voila ce vers quoi tendent les Épineuses, sans trop se prendre la tête ni se presser, en essayant d’apporter du soin au choix et à la mise en page des textes. Et en cas de critique, de proposition, de plan pour diffuser, faut surtout pas hésiter à écrire à : lesepineuses[at]riseup.net.
Et du même coup vous voilà avisé.e.s de la sortie des deux premières brochures des Épineuses, dont vous pourrez télécharger les PDF en allant sur le site lesepineuses.noblogs.org
- Quelle solidarité ?
Comment faire comprendre qu’il n’existe pas de nous commun dans lequel se reconnaître ? Que nous sommes divers, que nous sommes différents, que nous sommes uniques ? Avec quelques uns nous pouvons nous entendre, avec beaucoup d’autres pas. Parfois nous nous méprisons aussi, nous nous détestons vraiment. Mais cette absence de communauté ne devrait pas conduire à l’indifférence. Parce que, quand ils viendront les chercher, il faudra au moins avoir la hardiesse d’intervenir. Pas pour eux, pas en solidarité avec ceux qui sont réprimés, mais toujours et de toute façon contre l’État, par haine de qui réprime.
- Si l’on ne naît pas femme…
Parce que c’est la médecine qui crée la frontière entre les “hommes” et les “femmes”. Parce que la science médicale se fonde sur une représentation stéréotypée de la femme et y conforme tous les êtres doté.es d’un utérus, ou de seins, ou d’ovaires. Parce qu’ « être une femme » n’est ni plus ni moins qu’un rôle dont on a plus ou moins bien intégré le texte. Enfin, parce que rien de tout cela n’est plus naturel après des milliers d’années de civilisation.
Parce que je sens combien la médecine fournit les moyens techniques nous permettant de remettre indéfiniment à demain la révolution de tous les rapports auxquels nous sommes confronté.es quotidiennement, même lorsque nous nous y sentons piétiné.es, méprisé.es ou avili.es.
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