A Poitiers, dans la nuit du 13 au 14 mai, un engin de chantier a été complètement détruit par les flannes. Un tag posé quelques mètres plus loin en dit davantage au sujet de ce sabotage incendiaire: « Brûle la machine impériale ! Vive la ZAD ». Ce lundi devait en effet marqué la reprise des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame des Landes.
La tractopelle de la société Colas (appartenant à Bouygues, célèbre constructeur de taules et d’autres immondices) est parti en fumée aux alentours de 3h30. L’engin était utilisé pour les aménagements du Bus à haut niveau de service (BHNS) et était stationné rue des Vieilles-Boucheries.
Peu après l’incendie, vers 4h, six personnes sont interpellées en possession d’un feu tricolore de chantier. Ces cinq majeurs, âgés d’une vingtaine d’années, et une mineure, ont été relâché.e.s sans suites mardi 15 mai en fin d’après-midi. « Aucun élément matériel n’a permis de les confondre, a précisé Michel Garrandaux, procureur de la République de Poitiers. L’enquête se poursuit avec des investigations techniques plus poussées. » Les enquêteurs ne disposaient que d’une seule caméra en direction du sinistre mais placée trop loin.
Cette tractopelle de 18 tonnes à roues avait 7.000 heures de travail au compteur. Neuve, son prix est estimé à 150.000 €. Au moment de l’intervention des pompiers, le bac à graisse, notamment, commençait à fondre et le réservoir de carburant se trouvait juste derrière. Une grue mobile de 130 tonnes de la société Alcoleva a été nécessaire pour enlever l’épave sur un porte char ; sans moteur pour alimenter l’hydraulique, toutes les commandes du bras et des patins avaient été bloquées par l’incendie.
[Reformulé de la presse locale, 15 et 16 mai 2018]