Les émeutes se sont poursuivies dans la nuit de mardi à mercredi, notamment dans le quartier du Mirail et de Bagatelle.
29 véhicules ont été incendiés au cours de cette troisième nuit d’émeute, dont au moins 12 chez un concessionnaire Citroën situé sur l’avenue du général Eisenhower, ainsi que 12 conteneurs à ordures sur lesquels les pompiers sont intervenus. Des affrontements ont également eu lieu avec les flics, divers projectiles contre flashball et lacrymogènes.
Comme pour la nuit précédente, plus de 200 policiers et CRS quadrillaient le quartier du Mirail, avec l’appui de l’hélicoptère de la gendarmerie. Et les émeutes ont secoué d’autres quartiers ou villes de l’agglomération. A 22h45 à Colomiers trois véhicules ont brûlé. Une demi-heure plus tard, à 23h15, rue du Lot dans le quartier Bagatelle à Toulouse, les forces de l’ordre ont été visées par des tirs de mortier d’artifice. Un homme a été interpellé. Au total, cinq personnes auraient été interpellées.
On compte également beaucoup de dégâts après ces trois nuits: abribus explosés, poubelles, mobilier urbain, bitume brûlé… les services de Toulouse Métropole ont dressé un premier bilan du préjudice matériel de ces émeutes pour la collectivité à savoir 21 containers brûlés, cinq véhicules brûlés ainsi que 128 m2 d’enrobés à reprendre.
Mardi après-midi, pour le deuxième jour consécutif, 200 détenus ont refusé de rejoindre leur cellule après la promenade. Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) ont dû intervenir pour mater la rébellion. Dans la colère exprimée par les émeutiers, on dénonce les conditions carcérales et le traitement infligé aux détenus. «Un traitement inhumain !», s’indigne l’un d’eux.
Une manifestation est prévue ce vendredi 20 avril à Toulouse:
Un point sur la répression après trois nuits d’émeutes
En trois jours, dans les cités de Reynerie, Bellefontaine et Bagatelle et même à Blagnac, les policiers ont interpellé 23 personnes pour violences volontaires aggravées, dont six mineurs. Après cette troisième nuit d’incendies et d’affrontements, la préfecture de la Haute-Garonne a décidé d’interdire la vente de carburant au détail et de produits pyrotechniques en ville. Le maire parle lui d’instaurer un « couvre-feu » pour les mineurs des quartiers concernés.
Un lycéen de 18 ans a été condamné, ce mercredi 18 avril, en comparution immédiate à une peine de 6 mois de prison dont 3 mois avec sursis pour avoir jeté un pavé sur une voiture de police, lundi soir, quartier Reynerie à Toulouse. La voiture de police a été cabossée avec des dégâts sur le pare-brise. Le procureur Patrice Michel a requis une condamnation de 8 à 12 mois ferme.
Ce que dit le communiqué du proc de Toulouse publié dans la soirée de mercredi 18 avril :
« Dans le cadre des violences urbaines qui se sont déroulées dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 avril dans les quartiers de reconquête républicaine de la Reynerie, Bagatelle et Bellefontaine à Toulouse, le procureur de la République de Toulouse précise que, sur les 18 personnes interpellées :
– la garde-à-vue de deux mineurs a été levée mardi 17 avril dans la soirée ;
– un jeune majeur a été déféré au parquet le 18 avril dans la matinée en vue de l’audience de comparution immédiate du même jour. Il a été condamné par le tribunal correctionnel à la peine 6 mois d’emprisonnement dont 3 mois assortis du sursis pour les faits de violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, dégradations de biens publics, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens ;
– dix autres individus sont présentés par le parquet de Toulouse au juge des libertés et de la détention en vue d’une comparution immédiate vendredi 20 avril 2018 devant le tribunal correctionnel ;
– un jeune homme a été déféré au parquet en vue de la mise en œuvre d’une mesure alternative de composition pénale comportant l’obligation d’accomplir un travail non rémunéré circuit court ainsi qu’un stage valeurs républicaines ;
– quatre mineurs sont présentés par le parquet des mineurs au juge des enfants en vue de leur mise en examen, le parquet ayant pris des réquisitions de placement sous contrôle judiciaire pour trois d’entre eux comportant des interdictions de paraître dans le quartier du Mirail et de placement en détention provisoire pour le 4ème.
A cette heure, six personnes se trouvent toujours en garde-à-vue pour les faits commis dans la nuit du 17 au 18 avril ; ces gardes-à-vue font toutes l’objet de prolongations. […] »
[Reformulé de la presse locale]