Dans l’affaire de l’incendie de la voiture de flic Quai de Valmy, jugée en septembre dernier, deux personnes restaient en détention. L’une d’elles, Kara a été libérée mardi 14 novembre. L’autre, toujours détenu a été placé depuis samedi au Quartier Disciplinaire (mitard) de Fleury-Mérogis.
Samedi 18 novembre au matin, des matons entrent dans sa cellule. Ils lui demandent de faire son paquetage pour changer d’étage alors qu’il s’entendait bien avec son co-détenu, venait d’avoir accès au sport et finissait seulement de récurer la cellule dégueulasse dans laquelle il était arrivé quelques jours auparavant. Déménager aurait donc signifié tout recommencer à zéro. Ce qu’il refuse. Il est alors emmené de force par plusieurs matons jusqu’au mitard. Ce lundi, il a été présenté devant la commission de discipline. Accusé de « violences physiques à l’encontre d’un membre du personnel », de « refus de se soumettre à une mesure de sécurité », il a été condamné à 20 jours de mitard, dont 6 avec sursis.
Le mitard, c’est l’isolement complet, une seule heure de promenade par jour, un seul parloir par semaine, plus de possibilité de cantiner, et plus aucune activité. Tout ça dans une cellule avec une simple paillasse et des chiottes scellées au sol.
14 jours de prison dans la prison.
Ils tentent de contenir la colère, et de nous faire plier par la répression.
Opposons leur notre solidarité et notre combativité !
[Publié sur indymedia nantes, mardi 21 novembre 2017]
Petite rando du dimanche, autour de la prison de Fleury-Mérogis !
On s’était dit rendez-vous dans deux mois pour remettre ça mais en journée cette fois. Nous étions une trentaine, ce dimanche 19 novembre sur le lieu de rencard, déter’ à nous approcher de la Maison d’Arrêt des Hommes de Fleury.
Après une rapide caravane de voitures, nous nous rassemblons. Bien que repéré.e.s par les keufs, nous pénétrons dans la forêt et nous nous approchons du bâtiment. Nous n’hésitons pas longtemps avant de franchir l’orée du bois qui débouche sur la pelouse bordant le chemin de ronde. Là, aux cris de liberté nous brisons le silence pesant de la taule. Des pétards sont jetés pour alerter les prisonniers de notre présence. Les flics, hébétés, comme si leur seule présence troublerait notre détermination, ne savent que faire et se disposent bêtement devant le grillage et le mur afin de contenir en vain cet assaut… de slogans !
« Liberté pour tous et toutes », « So-so-so-solidarité avec les prisonniers ! », « Crève la taule ! », « les prisons en feu, les matons au milieu ».
Des prises de parole nous permettent d’adresser notre solidarité notamment aux frères d’Adama Traoré, assassiné par les flics en juillet 2016. Nous demandons aux détenus de faire savoir à Krem que nous sommes passés. En effet, au moment de ce parloir sauvage nous le savions relégué au mitard [cf ci-dessus, NdSAD] et nous n’étions pas sûrs qu’il nous entende.
Les nombreuses réponses de détenus s’organisent aux cris de « 1, 2, 3, liberté pour Kara », « wesh la famille »… On assiste presque à une « tentative d’évasion », à coup de bris de fenêtre que nous encourageons aux cris de « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons » ! D’autres sortent un drapeau confectionné à partir de draps pour répondre à cet échange.
Nous décidons de repartir en promettant de revenir parce qu’on est relou.e.s et déter’ et aussi parce que trois de nos copines sont enfermées à la MAF depuis le jeudi 16 novembre dernier.
Les cris des prisonniers et le dawa dans la taule nous accompagnent pendant la balade de retour jusqu’aux voitures, où des gendarmes nous attendent armés de tablets pour se donner l’impression de prendre la situation en main, mais rien n’y fait, nous étions garés de manière réglementaire !
Bien que l’État construise les prisons loin des centres-ville dans le but d’accentuer l’isolement des détenu.e.s et de compliquer les visites des proches on peut toujours s’en approcher avec, certes, de bonnes chaussures étanches et un peu de motivation ! Comme une tentative de multiplier les ponts entre l’intérieur et l’extérieur…
A la prochaine…
[Publié sur indymedia nantes, mercredi 22 novembre 2017]