Mercredi 3 juin à Toulouse, plus de 2000 personnes ont pris les rues contre les « violences policières », en écho à la révolte actuelle aux Etats-Unis après le meurtre de George Floyd et en mémoire d’Adama Traoré, tué en 2016 par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Si pendant deux heures la manif est restée calme, tout a basculé vers 21h, avec le jet d’un pot de peinture sur la mairie qui, en pétant une vitre, s’est explosé sur le parquet de la salle des Ilustres.
Partie du square Charles-de-Gaulle vers 19h, le cortège a pris une autre allure au bout de deux heures: plusieurs petits groupes d’individus encapuchonnés se sont mis à détruire du mobilier urbain et à incendier des poubelles. Les flics les ont pris en chasse après leur avoir lancé des gaz lacrymogènes. « Dès la fin de la manifestation, une poignée est allée directement au contact avec les forces de l’ordre qui étaient en retrait », signale un témoin.
Un individu a jeté un pot de peinture sur l’Hôtel de ville. Une vitre a été brisée et le parquet de la salle des Illustres endommagé, provoquant la colère du maire Jean-Luc Moudenc, qui a annoncé le lendemain matin qu’il portera plainte pour « dégradation du bien public ».
A l’issue de cette manif, au moins quatre personnes ont été interpellées. « Trois sur le boulevard de Strasbourg aux alentours de 22 heures. Arrêtés par la compagnie départementale d’intervention (CDI), deux jeunes hommes de 19 ans et 24 ans sont soupçonnés d’avoir provoqué plusieurs incendies. Quelques mètres plus loin, la brigade anticriminalité (BAC) a été largement prise à partie par un sexagénaire manifestement en état d’ébriété. Il lui est repproché d’avoir jeté des projectiles à plusieurs reprises sur le dispositif de sécurité. Sa bouteille à la main, il a largement menacé les policiers avant de se rebeller pendant son arrestation en incitant à l’émeute. Enfin, vers 22h30, c’est un jeune de 19 ans, intercepté rue Alsace-Lorraine pour avoir lancé de nombreux objets sur les forces de l’ordre, qui a rejoint les trois autres en cellule.
Tous les quatre se trouvaient toujours en garde à vue ce jeudi matin. »
[A partir de la dépêche, 4 juin 2020]