Hé !
C’est arrivé un soir d’orage, quand les éclairs éclataient dans le ciel.
C’était pendant une discussion sur ce soit-disant dékeufinement, et après avoir capté plein de personnes qui ressortaient dans la rue en mode « yipaaaaaa, c’est finiiiiiiiiit, on oublie tout et on recommence comme avant !! ».
Comme une impression d’être décalés. Alors y’a eu l’envie de parler, dire, exprimer ce qu’on ressent, ce qu’on vit, ce qu’on comprend de la situation.
A quelques potes, un peu à l’arrache, on s’est retrouvés pour écrire. On se connaît pas tous et toutes, on s’est pris une journée pour écrire et regrouper des textes que chacune, seul, avait eu besoin/envie d’écrire individuellement.
Ecrire pour se poser pour nous-mêmes les questions de nos rapports à toute cette merde de virus et de mesures autoritaires qui se sont multipliées ces derniers mois.
Ecrire, par envie de gerber ce qu’on trouve vraiment crade, pour pas que ça reste pourrir dans nos corps et nos têtes. Envie de gueuler fort les rages dans nos bides.
Envie de parler aussi de ces moments qui nous ont fait échanger des regards complices et qui ont foutu la patate. Ces moments qui nous font sourire quand on se les re raconte à nous même.
Alors voilà, si tu tiens ce journal dans tes mains, c’est que y’a eu une tentative de communiquer avec toi, sans savoir qui t’es ni c’est quoi ton rapport au monde. Mais en ayant l’envie de te partager une partie des nôtres.
Avec l’espoir que ça te fasse des trucs dans le ventre en le lisant, que tu te sentes moins seul, que tu sois d’accord sur des trucs et pas d’accord sur d’autres mais que ça pose des questions et que ça fasse l’envie d’en causer, ensemble ou pas, sans la radio, l’internet ni les experts en blouse blanche.
Bon courage pour la suite de cette vie dans ce monde de merde, que tu trouves des brèches de liberté qui te font du bien et bonne lecture !
[Publié sur indymedia nantes, 28 mai 2020]