Les bureaux de la CORPIQ inondés pour le 1er mai
La pandémie met en lumière l’hostilité que réserve la CORPIQ (Corporation des propriétaires immobiliers du Québec) envers les locataires. Lorsque des dizaines de milliers de gens de plus en plus précaires peinent à joindre les deux bouts, la CORPIQ exerce des pressions sur la Régie du logement pour qu’elle reprenne les audiences d’expulsion, elle encourage les proprios à exiger les loyers comme à l’habitude et cherche à miner la crédibilité des appels à une grève des loyers internationale. La CORPIQ défend la classe qui profite de notre besoin essentiel d’avoir un toit et fait en sorte que plusieurs personnes soient privé-e-s d’un logement stable et sécuritaire.
L’hostilité est réciproque. La nuit pluvieuse du 29 avril, pour célébrer le premier mai, nous avons visité les bureaux de la CORPIQ à Ville St-Laurent. Nous avons d’abord mis la caméra de surveillance hors-service. Nous avons ensuite brisé une vitre et nous avons inséré l’extrémité d’un boyeau d’arrosage dans leur bureau. Nous avons attaché l’autre bout au robinet extérieur du bâtiment et avons ouvert son débit pour causer une inondation.* Bonne chance avec votre « retour à la normale », trous-de-culs.
Nous n’avons aucune demande à formuler aux gouvernements. Nous avons plutôt une proposition pour les autres locataires et exploité-e-s : que se passerait-il si les proprios devaient y penser deux fois avant d’harceler un locataire, de laisser un logement dans une état insalubre, de proférer une menace d’expulsion? Si les proprios étaient terrifié-e-s à l’idée de voir leurs bureaux vandalisés, leur(s) voiture(s) incendiées, leur(s) maison(s) attaquées lorsqu’ils nous mettent de la pression?
Salutations chaleureuses à tous-tes les grévistes des loyers qui s’organisent pour se soutenir les un-e-s les autres et qui répandent la grève.
Solidarité avec les prisonniers-ères et avec tout le monde qui se retrouve coincé dans des relations coercitives avec l’État et le capital. Les grévistes de la faim de Laval nous ont montré il y a quelques semaines qu’il est possible de résister même dans les conditions les plus sombres.
Nous dédions cette action à ceux et celles qui se sentent isolé-e-s, déprimé-e-s, sans espoir dans ces circonstances. Ca ne va peut-être pas « bien aller », mais nous n’abandonnerons jamais la lutte pour un monde sans systèmes qui profitent de la misère.
*Nous encourageons les personnes qui voudront essayer cette tactique dans le futur à utiliser la fente à courrier lorsque cela est accessible. Quand une fenêtre est brisée, il y a toujours des risques qu’une alarme soit déclenchée ou que quelqu’un-e appelle la police. Nous avons pris ce risque et avons fait le pari que si la police était alertée, elle n’arriverait pas assez vite pour prévenir les dégâts.
[Publié sur Montreal Contre-Information, 01.05.2020]