Mercredi 22 avril à Limoges, des émeutes ont éclaté dans le quartier de Beaubreuil en réponse à l’interpellation d’un habitant du quartier la veille au soir lors d’un énième contrôle de police. Le quarantenaire a été tabassé au sol par des flics de la BAC et embarqué au poste.
Les désordres se sont poursuivi le soir même et le jour suivant dans le quartier de la Bastide, alors que le quartier de Beaubreuil était quadrillé de bleus.
Sur ces deux jours d’émeutes, les flics n’ont pas réussi à interpeller.
Mercredi 22 avril, entre 30 et 50 jeunes cagoulés vêtus de noir se rassemblent vers 17h avenue de Beaubreuil avant d’incendier des poubelles et des caddies. Très vite, ils neutralisent plusieurs caméras puis foutent le feu à la mairie annexe de Limoges qui a été détruite.
Sur des vidéos, on voit des individus grimper au mât avec une échelle et arracher les caméras avant de les incendier une fois à terre.
A leur arrivée sur place, les policiers en nombre sont accueillis par des jets de pierres et de cocktail Molotov, sans qu’il n’y ait d’affrontement direct.
Outre la destruction de mobilier urbain, l’incendie de 7 voitures et de plusieurs containers, les émeutiers ont détruit au total 7 caméras de vidéo-surveillance.
Selon la mairie, l’émeute a Beaubreuil aurait fait 100.000 euros de dégâts, dont 50.000 rien que pour les locaux municipaux.
Vers 21h, les révoltés se dispersent et l’émeute se propage au quartier de La Bastide.
D’après la police, environ 80 jeunes se regroupent allée Edouard-Manet. Une quarantaine de flics interviennent, sans qu’il n’y ait pas non plus d’affrontement direct. Les condés se prennent toutefois quelques volées de pierres. Une cabane de chantier et une voiture sont incendiées.
Vers 23 heures, des CRS sont envoyés en renfort et le calme est rétabli vers 1h00 du matin.
Le lendemain, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 avril, les destructions reprennent dans le quartier de La Bastide.
Dès minuit, une vingtaine d’individus, tous cagoulés, décident de revenir à la charge malgré la présence d’une demi-compagnie de CRS depuis mercredi soir et jusqu’à dimanche.
Résultats : une voiture totalement détruite, une autre très endommagée par propagation des flammes, deux transformateurs électriques brûlés ainsi que des containers à poubelles.
Comme la veille, les flics se prennent des jets de pierres sans affrontement direct. Les révoltés se dispersent aux alentours de 2 h 30.
Ce qu’a dit le proc’ au sujet de l’émeute de mercredi :
« Sept caméras ont été brûlées », précise le procureur de la République de Limoges, Jean-Philippe Rivaud. « Nous travaillons sur l’identification des auteurs de ces destructions. Si nous les identifions et si les éléments de l’enquête le permettent, ils seront jugés en comparution immédiate et les réquisitions de parquet seront très fermes », prévient-il.
Quant à l’homme de 43 ans placé en garde à vue pour outrages, rébellion, usage de stupéfiants et violences, il a été remis en liberté. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de poursuites, prévient encore le procureur de la République. Mais nous devons analyser les faits qui lui sont reprochés à la lumière de l’enquête que va mener l’IGPN pour éclaircir les conditions de l’interpellation et l’ensemble de l’affaire ».
[A partir de FranceBleu et Le Populaire du Centre, 22, 23 et 24-04-2020]