15 avril : mutinerie à la prison de Rancagua
Une mutinerie a éclaté le 15 avril dans la prison de La Gonzalina, à Rancagua (région de O’Higgins). Face à la restriction de parloirs (mais les proches peuvent toujours amener à manger) et aux mesures de « distanciation sociale » imposées avec ces derniers qui ont été le prétexte à une fouille, un prisonnier du module 52 a attaqué le responsable du service, puis l’ensemble des 126 enfermés s’y sont mis en incendiant une partie de l’aile. Trois matons ont été blessés (coup de couteau, coup de poing et coup de boule) puis évacués à l’hôpital, et six prisonniers accusés d’être les « meneurs ».
[Résumé de l’espagnol de cooperativa, 15.04.2020]
31 mars : attaque incendiaire d’un bus Transantiago
« A 12 ans de la mort de Jonny Cariqueo Yáñez, assassiné le 31 mars d’un arrêt cardiaque provoqué par un violent tabassage des forces répressives de l’Etat $hilien, après avoir été arrêté lors d’une chasse à l’homme le 29 mars 2008 dans la commune de Pudahuel.
Dans l’après-midi du 31 mars de cette année, à quelques heures du couvre-feu, nous avons déposé un engin incendiaire artisanal dans un bus de Transantiago, afin qu’il prenne feu de l’intérieur ou à proximité de son dépôt, dans une des banlieues de la ville.
Il s’agit d’une attaque contre la machine cruelle et sanguinaire qui régit la vie citoyenne, contre l’amnésie, la passivité et l’inertie, attitudes que nous rejetons, même en période d’état d’exception sanitaire, car la guerre continue […] »
[Traduit de l’espagnol de Contramadriz, 15.04.20]
27 mars : sabotage explosif d’antennes-relais à Contulmo
La nuit du 26 au 27 mars 2020, de fortes explosions ont secoué la commune de Contulmo, située dans la province de Arauco. Des mains anonymes ont placé des explosifs à la base d’une antenne de télécommunication, en la faisant sauter et s’écraser au sol, et conduisant à ce qu’une seconde antenne soit partiellement endommagée.
L’attaque s’est produite le long de la route p-80r, qui relie les villes de Contulmo à Purén, plus spécifiquement dans la zone de Pata de Gallinas, touchant quasi toutes les télécommunications de la commune. Sur la même route, à peu de distance, trois arbres avaient été sciés pour empêcher la police d’arriver rapidement sur les lieux, en plein couvre-feu national dans le cadre du covid-19 et de la progression du contrôle social.
Sur place sont finalement arrivés le GOPE, le Labocar et l’unité OS-9 (soit le Grupo de Operaciones Policiales Especiales des carabiniers, la police scientifique et la section anti-crime de la PJ des carabiniers). Pour le moment l’action n’a pas été revendiquée et aucun tract n’a été retrouvé sur place. Le gouvernement a annoncé porter plainte selon les dispositions de la loi anti-terroriste.
[Traduit de l’espagnol de Noticias de la Guerra Social, 14.04.20]
9 mars : attaque explosive contre les chalets de vacances des gendarmes à Valdivia
A l’aube du 9 mars, un fort fracas a secoué le secteur d’Isla Teja, à Valdivia [1].
Son origine ? Un extincteur rempli de poudre noir a explosé dans un talus à l’arrière des chalets de vacances de la gendarmerie, détruisant une partie du mur, remuant la terre et les buissons et propulsant des éclats sur un chalet, provoquant quelques dégâts à l’intérieur.
Un tract écrit à la main a été trouvé sur les lieux, indiquant : « Pour toutes nos mortes et nos proches emprisonnées pour la lutte, vivent celles qui luttent ».
Les agents du LABOCAR [2] et du GOPE [3] sont très vite arrivés sur les lieux pour effectuer des expertises, sans que personne ne soit interpellé. Le lendemain, le préfet de la région, César Asenjo, a déposé une plainte en vertu de la Loi de la sécurité de l’État.
[Traduit de l’espagnol de Noticias de la Guerra Social, 14.04.20]
NdT:
[1] Ville au sud du Chili
[2] La « police scientifique » des carabiniers chiliens
[3] Les démineurs des carabiniers