Printemps 2016 en France : dans le cadre de l’annonce d’une réforme du marché du travail, des milliers de personnes descendent dans les rues de différentes villes, occupent, bloquent, font grève, attaquent les flics et démolissent les structures du pouvoir. Pour certains il s’agit de lutter pour leurs droits au sein de l’esclavage salarial, d’autres se font moins d’illusions et savent qu’il n’y a rien à défendre dans ce monde de travail et de lois et passent directement à la contre-attaque. Le 18 mai 2016, lorsque les flics manifestent place de la République contre la violence anti-flics, une de leurs voitures est incendiée sur le quai de Valmy. A la suite de cela, plusieurs personnes sont inculpées, certaines restent de longs mois en prison, dont une pendant plus d’un an. Du 19 au 22 septembre aura lieu le procès contre neuf personnes à Paris, mais un inculpé n’a jamais pu être retrouvé.
En gardant cela à l’esprit et plein de mauvaises intentions, nous sommes sortis ces derniers jours et avons crevé les pneus de véhicules des entreprises suivantes :
- Bouygues : ce groupe de BTP construit et gère notamment des prisons et des centres de rétention en France. Par ailleurs, cette entreprise participe également à la construction du centre de nanotechnologie à Grenoble, garde le site protégé d’essai de plantations transgéniques en plein air dans les environs de Zurich, fait partie des entreprises des médias, etc… Pour celles et ceux qui veulent en savoir davantage sur cette entreprise et ses tentacules, nous leur recommandons un article dans le premier numéro de Rhizom.
- Adecco : agence intérim. Parce que « le travail est à la vie ce que le pétrole est à la mer », comme l’a si bien formulé un tract distribué pendant la loi travail.
Plus loin, à Saint-Louis en France (aucune frontière ne nous arrête, ni dans nos têtes, ni dans les actes) :
- Une voiture du conseil départemental du Haut-Rhin : administration. Nous méprisons tout simplement l’autorité.
- Enedis : société d’électricité française qui ne cesse d’être la cible d’attaques en raison de son implication dans le projet de poubelle nucléaire à Bure ou pour l’installation des compteurs électriques intelligents Linky. La surveillance et le contrôle arrivent dans nos apparts.
Ceci nous ramène une nouvelle fois à Bâle :
- Siemens : pour leur travail en faveur d’une surveillance élargie, par exemple les systèmes connectés de vidéo-surveillance, de reconnaissance faciale…
- ABB : entreprise leader en matière d’automatisation et d’énergie, qui a diffusé ses robots dans le monde entier au service du capitalisme et préférerait y voir les gens que les machines.
Pour finir, encore une voiture d’Implenia, d’Alpiq et d‘EAGB qui participent activement à l’élargissement peu apprécié de la prison de Bässlergut.
Les formes et les structures du contrôle, de la surveillance et de l’enfermement sont partout. Faisons en sorte de l’être aussi.
Bien. Assez parlé. En avant pour d’autres actions.
[Traduit de Barrikade.info, 18.09.2017]