En décembre, « Greta et Kenny » se sont concentré sur un quartier de Cologne comme un test et y ont démonté plus de 200 trottinettes électriques. Le plus gros fournisseur de trottinettes électriques en location « Lime » avait décidé de ne pas réduire son offre dans les villes plus chaudes à cause des conditions météorologiques. Désormais, le sabotage ciblé a sensiblement décimé le nombre de trottinettes dans le quartier visé.
En donnant un puissant coup à travers l’écran de l’électronique de commande (avec un marteau, une pointe en métal du genre mandrin ou ardillon), la trottinette dit adieu et ne peut plus être déverrouillée. La réparation coûte plusieurs centaines d’euros ; la Hipster-Mobil est en général retirée de la circulation pendant quelques jours. Bien entendu, le fournisseur a du matériel de remplacement en stock. Mais il préfère éviter l’indocilité d’un sabotage régulier. Nous partageons à cet égard l’expérience venant de Suisse.
Avec la réminiscence du débat écologique, les voix critiques se font de plus en plus entendre à l’encontre des concepts particulièrement absurdes de Smart City et Smart Mobility. Toutes les études actuelles démontrent de manière saisissante que le changement climatique ne peut être évité si nous nous en tenons au modèle du transport privé. Un passage au transport électrique privé ne change absolument rien. Au contraire : la mobilité électrique qui émet moins en conduisant se paie par un impact environnemental maximal (et des conditions d’exploitation intolérables) en ce qui concerne la fabrication et l’élimination du stockage d’énergie. Par exemple, la fabrication d’une batterie pour la très citée Tesla est tout aussi nuisible à l’environnement que huit années de fonctionnement d’un moteur à combustion. Pour cette même raison, le bilan pour la trottinette électrique est catastrophique. A cela s’ajoute la faible durée de vie de la batterie qui est seulement de quelques mois et qui est particulièrement fatal sur le plan écologique. De plus, c’est prouvé qu’elles ne remplacent en aucun cas la circulation motorisée ; on assiste purement à une consommation des ressources supplémentaire.
Dans un contexte de débat écologique plus large (et, espérons-le, encore plus poussé en ce sens), nous pensons qu’il est possible de refouler les trottinettes électriques introduites l’été dernier et peu appréciées (à part des hipsters et des touristes), en tant qu’aberration du capitalisme de plateforme, particulièrement en ce qui concerne l’écologie. On a besoin d’apporter une contradiction visible chaque jour – par exemple sous forme de sabotage. En plus de l’activité quotidienne à petite échelle, des journées d’action-climat ou des salons sur la mobilité se prêtent à merveille pour des actions plus largement perceptibles et plus massives. Le « nouveau » salon international de l’automobile veut se transformer en un lieu d’exposition des concepts de mobilité du green washing. En mars, on saura dans quelle ville se tiendra ce « nouveau » salon : Francfort, Berlin, Hambourg, Hanovre, Cologne, Stuttgart ou Munich. Certains candidats souhaitent que ce soit toute la ville qui soit organisatrice de leur événement – Tant mieux pour nos attaques contre leur forme rétrograde de « E-Mobilité smart ». Les blocages et les attaques plus violentes contre des dizaines de bagnoles de luxe lors du dernier salon international de l’automobile à Francfort, en plus de la campagne « Ende Geländewagen » lancée partout dans le pays contre les SUV, donne un avant-goût de ce qui est possible.
Quelques autres moyens rapides de sabotage contre les trottinettes électriques :
– rendre illisible avec une petite bombe de peinture ou un marqueur le QR-Code et le code d’identification de l’appareil à 4 ou 6 chiffres.
– des attache-câbles à travers la roue-avant de la trottinette et autour du guidon empêche le démarrage sans pince coupante.
[Traduit de l’allemand de indymedia, 03.01.2020]