Dans les cartons depuis des lustres, le projet d’installation d’une antenne-relais au sommet du Belvédère à La Gordolasque s’est concrétisé récemment, après avoir reçu les financements du conseil départemental et obtenu un emplacement. Depuis deux mois, les machines d’une entreprise (dont on ignore le nom) sont à pied d’oeuvre pour ériger ce pylône téléphonique qui connectera cette vallée du Mercantour. Il est prévu que l’ensemble des opérateurs de téléphonie (Orange, Bouygues, SFR et Free) se raccordent sur cette antenne. Bien sûr, le principal prétexte avancé par les autorités est le fameux refrain de la sécurité et des secours, dans ce lieu touristique où défilent chaque année des milliers de randonneur.euse.s. En réalité, il s’agit surtout de couvrir un coin touristique qui jusque-là était « ‘l’une des dernières zones blanches du département », de permettre aux touristes de se prendre en selfie du haut de la montagne (qui comme chacun le sait n’est pas du tout source d’accident), de rendre la vallée plus attractive pour les commerces et de renforcer le contrôle social et la surveillance des flics.
Mais samedi 7 décembre, le patron de l’entreprise a constaté qu’il pouvait y avoir d’autres formes de contestation contre ce pylône que la pétition citoyenne lancée il y a deux ans par des locaux. Il a découvert ces deux engins de chantier vandalisés, alors qu’ils étaient restés durant une semaine sur le parking Tréminil: « Il y a eu des vitres cassées, des pneus crevés, des sièges lacérés. Ils m’ont bien abîmé les deux engins. Et ce n’est pas des jeunes. La route est fermée. Pour monter là-haut, il faut marcher sur une piste pendant une heure. C’est peut-être un randonneur, un écolo? […] »
C’est réjouissant d’apprendre qu’une antenne pas encore érigée est déjà en proie à l’action directe. Ca pourrait être une idée de prendre le problème des ondes à la racine, autrement que par des comités de vigilance citoyenne, surtout quand on sait que tout un tas de projets similaires pullulent partout sur le territoire.
Cette nouvelle nous rappelle que la randonnée peut parfois être un chouette sport, surtout quand une fois arrivée au sommet on tombe sur un chantier de la domestication technologique, esseulé au milieu de la nature.