Dans la soirée du lundi 23 décembre 2019 à Grasse, des émeutes ont éclaté dans le quartier des Fleurs de Grasse (anciennement La Blaquière). Après avoir scié des mâts de caméras de surveillance à la disqueuse et brûlé des poubelles, entre 40 et 50 individus cagoulés s’en sont pris aux forces de l’ordre venues défendre leurs outils technologiques de contrôle et de surveillance. Jets de projectiles, de tirs de mortier et de pétard, mobilier urbain incendié : les émeutiers se sont ensuite spécifiquement attaqués à la BAC et les renforts départementaux de la police nationale.
Si l’on se penche un peu plus en détail sur ces « dégradations », on apprend que trois poteaux soutenant des caméras ont été abattus à la disqueuse et que l’éclairage public a été coupé (sabotage d’une armoire électrique?), affectant au total 14 des 16 caméras du secteur, mises hors-service momentanément. Par ailleurs, les émeutes ont duré trois heures, entre 22h et 1h du matin. Il n’y a pas eu d’interpellation.
Le parquet de Grasse a ouvert une enquête pour « participation à un attroupement armé, violences avec armes sur personnes dépositaires de l’autorité publique », destruction par incendie de biens d’utliité publique ».
Comme souvent, l’élément déclencheur de cette soirée de révolte a un lien direct avec les flics. C’est ce qu’affirme de nombreuses personnes habitantes du quartier sur les réseaux sociaux, qui mettent en cause une course-poursuite avec la police. Dans la nuit de vendredi à samedi, une voiture avec deux jeunes à bord a fini encastrée dans un arbre après avoir été prise en chasse par la BAC. Les deux jeunes à bord, originaires du quartier des Fleurs de Grasse, ont été grièvement blessés (le passager se trouve dans le coma à l’hôpital de Nice, son pronostic vital engagé).
D’ailleurs, un habitant du quartier de 19 ans, écarte au passage les raisons avancées par le maire LR de la ville et des flics, qui affirment que cette révolte serait liée à une affaire de drogues:
« C’est du n’importe quoi, cette histoire de livraison avant Noël. Comme les “gilets jaunes” s’en prennent aux radars, nous on s’en prend aux caméras : c’est une rage contre l’Etat, c’est tout. C’est pas un âge pour mourir, ou pour finir comme ça. »
[Repris de divers médias, 24.12.2019]