Strasbourg, 27 novembre 2019 : Ni politique ni syndicale mais sauvage !
Ce mercredi 27 novembre 2019, des lycéen.ne.s se sont donné rendez-vous avant 8h pour bloquer le lycée Couffignal, situé dans un quartier sud de la ville. La circulation des trams a été interrompue pendant cinquante-six minutes et les flics ont essuyé des jets de pétards, des poubelles ont été incendiées au milieu de la rue, un arrêt de tram vandalisé, une voiture incendiée, plusieurs autres vandalisés avec vitres, pare-brise et rétros détruits.
« Vers 8 heures, ils étaient une centaine de lycéens rassemblés devant l’établissement. Une voiture a été incendiée, l’abri d’un arrêt de tramway brisé et des véhicules stationnés aux abords du lycée dégradés.
La manifestation a été annoncée la veille » sur un réseau social et le message demandait aux participants d’apporter « explosifs, pétards et fumigènes » pour « un blocus » de l’établissement, a ajouté la source policière. « Il n’y avait aucune référence ni politique ni syndicale ».
Les trois jeunes, âgés de 16 ans, ont été interpellés pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences et des dégradations ».
C’était un appel à un blocage » lancé par des jeunes qui n’étaient pas tous scolarisés dans l’établissement, a indiqué à l’AFP la rectrice de l’académie de Strasbourg, Sophie Béjean. « Une plainte sera déposée par le chef d’établissement et nous l’accompagnerons dans sa démarche », a-t-elle ajouté.
[Repris de la presse, 27.11.2019]
Essonne : la répression policière, judiciaire et de l’éducation nationale n’arrête pas la révolte lycéenne – Du 25 au 27 novembre 2019
« Six lycéens originaires de deux lycées de l’Essonne ont été mis en examen pour violences et dégradations lors de manifestations qui se sont déroulées lundi aux abords de leurs établissements, a appris l’AFP mercredi auprès du parquet d’Evry.
Trois d’entre eux, originaires du lycée Parc-de-Vilgénis de Massy, ont été mis en examen mardi soir par un juge des enfants pour «destruction par moyen dangereux et participation à un groupement en vue de commettre des violences». Ils ont également été soumis à une mesure de réparation, sorte de travail d’intérêt général, dans l’attente de leur procès, a précisé le parquet. Ces deux garçons de 16 ans et cette fille de 15 ans ont été interpellés lundi alors qu’ils tentaient de renverser une poubelle à laquelle ils avaient, au préalable, mis le feu. Ils étaient tous inconnus de la police et de la justice.
Plusieurs incidents ont eu lieu depuis lundi aux abords de ce lycée, où des appels au blocus avaient été relayés sur les réseaux sociaux. Une vidéo, partagée plus d’un millier de fois sur Twitter, montrait des policiers équipés de lanceurs de balles de défense (LBD). Selon une source proche de l’enquête, les policiers ont bien à plusieurs reprises fait usage de gaz lacrymogène lundi et mardi.
Trois autres jeunes, deux de 15 ans et un de 16 ans, scolarisés cette fois dans un lycée d’Evry-Courcouronnes, ont également été mis en examen pour transport de produits incendiaires et participation à un groupement armé en vue de commettre des violences devant leur propre établissement.
Massy: le lycée, c’est la taule – au menu ce mercredi: flics, fouilles, parents et « confinement » – mercredi 27 novembre
Dès 7h30 ce mercredi, « plusieurs véhicules de police stationnaient autour du lycée, surveillé tout au long de la matinée. Les sacs des élèves sont minutieusement fouillés aux abords de Vilgénis. « Les policiers nous ont même pris des déodorants », s’insurge une lycéenne.
Dans la matinée, des bruits évoquent l’appui de manifestants du lycée voisin de Fustel de Coulanges. Pour éviter que le blocus ne se déclenche à l’intercours de 10 heures, les élèves de Vilgénis ont été confinés dans leurs classes deux jours d’affilée. Rideaux tirés, afin de ne pas donner d’idées à ceux qui assisteraient à un blocus en formation depuis les fenêtres…
Une mesure peu habituelle, confirmée par un mail de la direction envoyé mardi aux parents. Il y est indiqué qu’un « confinement a été déclenché pour éviter une sortie des élèves pendant les échauffourées à l’extérieur de l’établissement. » […]
En attendant, le mouvement gagne le département. Vendredi, des remous ont agité les lycées Doisneau, à Corbeil, ou Einstein à Sainte-Geneviève-des-Bois. Mais aussi à Evry-Courcouronnes, l’autre point chaud avec Massy. Des heurts ont éclaté au lycée des Loges et à Georges-Brassens. Pour éviter la poursuite des blocus dans ce dernier, certains parents d’élèves de la FCPE 91 se rendent à l’ouverture des grilles depuis lundi. » Gageons que ça n’étouffe pas la révolte…
[Repris de la presse policière (LeParisien), 27.11.2019]