Comme partout en France ce samedi 23 novembre, des manifestations « NousToutes » se sont tenues dans plusieurs villes pour protester contre les féminicides et violences sexistes/machistes. Si la plupart des révolutionnaires savaient que ces marches déposées seraient pacifistes, certain.e.s d’entre elles/eux y sont allé.e.s avec leur propre proposition: à Rennes, des tracts ont été distribués au sein de cette marche pacifiste, appelant à un autre rendez-vous, « anti-patriarcal, anticapitaliste et révolutionnaire » plus tard dans la soirée.
Rendez-vous était donc donné 20h place Saint-Anne. Etant donné que le rassemblement avait été interdit par la préfecture, le tract prodiguait également des « conseils juridiques » en cas d’interpellation par la police, ainsi que les noms de trois avocats à contacter. La manif s’est élancée une demi-heure plus tard, entouré d’un lourd dispositif de CRS.
Bien que le cortège ait du rebrousser chemin en raison des nombreux barrages policiers, la manif même sans affrontement a été quelque peu offensive: une banque de la Société Générale s’est fait péter ses vitres à coups de marteau dans la rue Le Bastard, tandis que de nombreux tags ont été posés sur divers bâtiments et commerces, comme sur ceux autour des places Sainte-Anne et Hoche. N’a pas été épargné non plus le Couvent des Jacobins, déjà redécoré par le passé…
Le bar « L’été Indien », situé rue Sainte-Melaine, a aussi fait les frais de la manif: une de ses vitres a volé en éclat après des jets de projectiles et des tags inscrits sur sa façade. De cette visite, le patron du commerce, Claude Panon, en avait une petite idée, lui qui, il n’y a pas si longtemps, avait sciemment loué l’étage de son bar à des fachos. Pour les commerçants, on le sait, l’argent a rarement d’odeur. Le tenncier a fait un petit récit de cette fameuse réunion de fascistes qu’il a pu rendre possible:
« Le soir de leur réunion, nous avons vu arriver des policiers pour nous prévenir que des militants d’extrême gauche cherchaient à en découdre avec ceux d’extrême droite. J’ai donc dit à tout le monde de finir son verre et de partir. »
« Deux jours plus tard, des militants qui se déclaraient d’extrême gauche sont venus nous prendre à partie en nous taxant de fascistes. Je me suis expliqué avec eux en leur racontant que nous sommes apolitiques et ils étaient repartis calmement. Et là ils sont revenus avec les mêmes insultes. Je suis très surpris, déçu et en colère. J’ai donc décidé de porter plainte. Nous sommes un lieu prévu pour que les gens s’amusent ! Le plus fou c’est que désormais nous demandons aux associations si elles ont des activités politiques ou non avant de leur louer notre salle. »
La façade du collabo des fascistes:
[Reformulé de la presse locale, 24.11.2019]