Appel Urgent à l’Action Anarchique
Lundi prochain, le 25 [novembre], se célèbre la Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence contre les Femmes et nous ne resterons pas à la maison. Nous sortirons à nouveau avec toute notre rage anti-systémique et nous espérons recommencer à infecter de furie les secteurs endormis du dit “mouvement féministe”.
Nous ne permettrons pas que pendant qu’ils nous violent et nous tuent, l’État mexicain transforme cette journée en événement officiel et nous présente sa Quatrième Transformation comme la fin du Patriarcat. Nous ne tolérerons pas non plus la présence policière, pas plus que nous ne permettrons que les reporters et journalistes prennent des photos ou des vidéos de nos visages : la presse vise et le système tire ! Nous supporterons encore moins la présence de politiciennes et de partisanes du dialogue dans la manifestation, de quelque parti qu’elles soient.
Dans son cirque matinal, le pejeganso [1] a décrété “la fin du machisme au Mexique” et a ordonné à sa subordonnée Sheimbaum de déclarer l’Alerte pour Violence de Genre dans la Ville. Si l’idiot emplumé pense qu’en nommant des ministres femmes à la SCJN [Cours suprème de Justice de la Nation) et qu’en faisant des déclarations il va nous prendre pour des connes, il se trompe.
Comme nous l’avons dit auparavant : nous sommes conscientes de la présence dans le palais national d’un fasciste misogyne et sexiste, pro-vie, ultra-conservateur et évangélique auquel la gauche s’est alliée dans son constant opportunisme pour “prendre le pouvoir” à tout prix.
AVEC NOUS LEURS MENSONGES NE PRENNENT PAS ! Même si on nous accuse d’être des “conservatrices”, nous savons qui nous sommes. NOUS SOMMES DES GUERRIÈRES ANARCHIQUES EN LUTTE CONTRE LE PATRIARCAT. C’est pourquoi nous ne voulons pas de dialogue, c’est pourquoi nous ne mettons pas de limites à la révolte. Dans l’esprit de guerre de nos soeurs chiliennes, nous sortirons à nouveau et nous serons leur pire cauchemar.
La place du métro Insurgentes sera la Place des Insurgées !
Si un jour nous ne rentrons pas à la maison, n’allumez pas de bougies, allumez des barricades ! Ni Dieu, ni État, ni Maître, ni Mari !
L’État-Capital, avec AMLO ou sans AMLO, c’est le patriarcat qu’il tisse !
Détruisons tout ce qui nous domine et nous conditionne !
Solidarité anarchique avec toutes les compagnonnes et les compagnons en prison dans le monde entier !
Contre la civilisation patriarcale !
Pour le contrôle de nos vies !
Pour la destruction du genre !
Pour la tension anarchiste insurrectionnelle !
Pour l’Anarchie !
Feu à tout l’existant !
Fenoménicas Brujas e Insurreccionalistas (F.B.I), antes Féminas Brujas e Insurreccionalistas [2].
Ville de Mexico, jeudi 21 novembre 2019
[Traduction de l’espagnol de anarquia.info reçue par mail]
NdT:
[1] Littéralement l’oie stupide, et aussi jeu de mots ironique sur l’expression argotique “Me canso ganso »utilisée sur le mode populiste par López Obrador pour appuyer ses propos dans son discours d’entrée en fonction et qui a donné lieu à beaucoup de détournements.
[2] « Phénoménales Sorcières et Insurrectionnalistes avant Féminines Sorcières et Insurrectionnalistes »
Cet appel s’inscrit dans un contexte de lutte féministe et de manifestations émeutières depuis le 12 août dernier, après que des viols ont été commis par des flics de la municipalité de Mexico sur deux deux jeunes femmes. Une autre marche sauvage et déterminée s’était produite le 16 août.
Le 28 septembre 2019, près de 2000 personnes ont manifesté dans Mexico pour la “légalisation de l’avortement, libre, sûre et gratuit” et plus globalement le choix des femmes de décider librement de leurs corps. Lors de la marche, plus de 70 encapuchadas étaient présentes, ont recouvert les rues de tags, ont pris à parti flics et journaflics de divers médias avec des pistolets à eau remplis de peinture et d’essence et les ont menacés de se prendre des coups de tasers. Elles se sont également attaquées à quelques bâtiments de l’autorité. La porte de la Chambre du Commerce sur Reforma a notamment été incendiée, ainsi que les portes de la cathédrale de la ville, mais les flammes ont été rapidement éteintes par les flics. Des stations de métrobus ont aussi été vandalisées. Au Mexique, de nombreuses femmes meurent lors d’avortements clandestins, et dans la plupart des régions il est toujours criminalisé.
Jeudi 7 novembre, une manifestation a été organisée contre les violences sexuelles et sexistes à l’université, l’inaction de la direction et la réélection du recteur: dans l’après-midi, un groupe de femmes cagoulées parti de l’université de philosophie et de sciences politiques a fait irruption dans l’enceinte de l’école d’ingénieurs (connue sous le nom des “îles”). Là-bas, des tags ont été posés sur les murs, les vitres du rectorat brisées, le drapeau national brûlé, une librairie pillée et ses bouquins redistribués… Des distributeurs de boissons et de friandises ont été détruits et expropriés.
Lors de cette visite saccageuse, des machos de la faculté (la plupart venant de l’école d’ingénieurs) se sont rassemblés pour leur vociférer dessus mais ces derniers se sont faits calmer à coups d’extincteur.
[Traduit de divers articles de la presse mexicaine]