Lundi 1er juin, le vent insurrectionnel continue de souffler dans les rues de nombreuses villes des États-Unis, pendant que le président Trump implore maires et préfets de rétablir l’ordre sur le champs, auquel il promet d’envoyer l’armée pour mater la révolte. Une révolte d’une telle ampleur aux États-Unis n’a pas été vue depuis des décennies. Il n’y avait jamais eu autant de couvre-feux instaurés et de soldats de la garde nationale déployés sur le territoire depuis des décennies. Les dernières émeutes qui avaient nécessité autant de mesures anti-insurrectionnelles remontent à celles d’avril 1968, qui avaient éclaté en réponse à l’assassinat de Martin Luther King.
Pour donner un rapide aperçu de la journée de lundi, à Los Angeles des révolté.e.s ont foutu le feu à un centre commercial et pillé de nombreux magasins, à New-York, les révolté.e.s ont pris possession des rues du quartier de Manhattan, à Saint-Louis iels se sont affronté aux flics pendant des heures, puis vers minuit, des tirs d’arme à feu ont blessé quatre policiers qui ont dû être hospitalisés.
A New-York, après des manifestations calmes à Brooklyn dans l’après-midi, des centaines de personnes ont saccagé ‘Times square’ et pillé de nombreux magasins de luxe le long de la ‘Cinquième Avenue’ à Manhattan peu avant 23h, heure qui marque le début du couvre-feu (parmi les enseignes ciblées, il y a le très chic Macy’s Herald Square, classé monument historique). Par conséquent, le maire de la ville Bill Blasio a avancé le couvre-feu à 20h pour la nuit de lundi à mardi. Dans la soirée, à Buffalo, une voiture a foncé sur deux flics, les blessant légèrement. Le conducteur et les passagers ont été arrêtés.
A Los Angeles (Californie), de multiples pillages (pharmacie, téléphonie mobile, etc.) se sont déroulés en plein milieu d’après-midi en différents points, notamment dans la zone de ‘Van Nuys’, ainsi qu’à Santa Monica ou encore à Hollywood, où les vitres d’un Starbucks et de deux autres restaurants fracassées. A Van Nuys, les flics ont pris en chasse les pilleurs dans les environs, arrêtant plusieurs d’entre eux (sans donner de chiffres exacts).
A Philadelphie, des manifestant.e.s ont investi l’autoroute ‘Vine street’, coupant la circulation sur l’artère principale qui traverse la ville d’est en ouest. De multiples feux ont été allumés après le couvre-feu, instauré entre 18h et 6h depuis trois nuits. Par ailleurs, dans la nuit du 1er au 2 juin, une trentaine de DAB au nord de la ville ont été soufflés par des explosifs, et pour beaucoup pillés. Un homme de 24 ans est mort en manipulant un engin explosif.
A Las Vegas, un flic a été gravement blessé par des coups de feu ce mardi 2 juin, peu après minuit, à quelques pas du commissariat. « Son prognostic vital est engagé », selon les médias. Le tireur de 20 ans a malheureusement été arrêté, alors que des manifs contre la police se déroulaient à proximité.
A Saint-Louis, dans le Missouri, des centaines de personnes se sont affrontées à la police et se sont livrés à l’expropriation collective de marchandises après le coucher du soleil. L’émeute a éclaté alors qu’un rassemblement se tenait devant le commissariat central situé dans l’Olive street. Les flics ont massivement gazé la foule, après avoir été visés par des tirs de mortier et des projectiles. Des petits groupes se sont alors dispersés en plusieurs endroits et peu de temps après, un supermarché ‘7-Eleveen’ a été pillé, avant d’être incendié. De nombreux autres saccages et/ou pillages (parfois incendiaires) ont été recensés à divers endroits du centre-ville, comme dans un centre commercial à Cass, non loin de ‘Spring’. Plusieurs magasins d’un autre centre commercial (celui de ‘Brentwood Square’) avaient déjà été saccagés au cours du week-end. Peu après minuit, des coups de feu ont retenti devant le même commissariat où s’était tenu un peu plus tôt le rassemblement réprimé : 4 flics ont été blessés par balles, sans être pour autant en danger de mort.
Dans la ville voisine de Ferguson, les nuits de dimanche et de lundi ont été assez agitées, marquées par des attaques incendiaires contre des véhicules de patrouille et quelques pillages.
Durant tout le week-end déjà, des manifs avaient sillonné les rues de Clayton, University City, du centre-ville de St. Louis, d’Edwardsville et de Ferguson, ville du Missouri d’où est partie une révolte incendiaire en août 2014, à la suite de l’assassinat par la police de Mike Brown, jeune noir de 18 ans. Pacifiques la journée, elles avaient pour la plupart tourné aux saccages et aux pillages à la nuit tombée.
Dimanche 31 mai, une manif a été organisée à Montréal « contre les violences policières ». L’ambiance de la marche semble bien avoir été pourrie par les diverses orgas et associations citoyennistes et communautaires, dont leurs membres ont longtemps réprimé le moindre jet de pierre sur les keufs ou tout slogan contre la police (par exemple, les « fuck the police » qui fusent ici et là).
Pourtant, vers 20h, les premiers affrontements avec les flics éclatent et une demi-heure plus tard, les vitres de l’entreprise de télécommunication ‘Bell’ explosent sous les coups de pierres. Par la suite, un magasin de musique est pillé, tandis que les vitres de la boutique ‘Insta Chèques’, au coin de Saint-Laurent et de Sainte-Catherine sont brisées à l’aide de panneau de signalisation. Plusieurs personnes ont été arrêtées en possession de guitares et autres instruments de musique. Un texte a été publié sur montreal contre-information.
[Snthèse réalisée à partir de la presse US et canadienne, 1er et 2 juin 2020]