Berlin, Allemagne : Quelques attaques en solidarité avec les espaces autonomes menacés d’expulsion – 20 et 21 décembre 2019

[Ci-dessous, traduction de deux communiqués de revendication d’attaques contre des profiteurs des expulsions et de la spéculation immobilière.]

Berlin : Vitres brisées chez des profiteurs des expulsions

Vitres brisées à l’agence immobilière Next Estate GmbH
Dans la nuit du 19 au 20.12, nous nous sommes chargé de briser les vitres et de repeindre l’agence immobilière Next Estate GmbH dans la Kollwitzstraße, dans le quartier de Prenzlauer Berg, en solidarité avec tous les projets menacés d’expulsion.
Next Estate GmbH est « spécialée dans la vente d’appartements en copropriété de propriétaires privés et de promoteurs », ainsi que « dans la vente d’objets commerciaux tels que des immeubles et des locaux commerciaux, des bureaux, des hôtels etc. »

« Notre accueillant bureau se trouve au rez-de-chaussée, juste sur la place Kollwitz. Grâce à de nombreux passages, nous suivons au plus près l’actualité du marché de l’immobilier berlinois ». Nous avons accepté l’invitation. Chaque expulsion a son prix !

Contre les profiteurs de l’éviction de population, avec des saluts solidaires à la Meute, Syndikat, Liebig 34 et tous les autres projets menacés d’expulsion!

[Traduit de l’allemand de indymedia, 21.12.2019]


Berlin : Double kick contre des Sénateurs du SPD

La nuit dernière [entre le 20 et le 21 décembre], trois permanences électorales de la SPD berlinoise ont été démolies. D’une part, chez le sénateur de l’Intérieur Andreas Geisel dans la Dönhoffstraße (quartier de Karlshorst), d’autre part chez le sénateur des finances Matthias Kollatz dans la Schützenstraße (quartier de Steglitz), avec en plus un bureau de la SPD dans la Naugarder Straße (quartier de Prenzlauer Berg). Notre action est dirigée contre l’expulsion d’espaces autonomes à Berlin. En donnant cette leçon aux responsables politiques, nous voulons rappeler à la ville que nous n’acceptons pas les attaques contre nos structures. Si cela devait en arriver aux expulsions, nous réduirons en miettes tous les locaux SPD de cette ville. Nous n’agissons qu’en FLINT et en groupes de référence mélangés. 

Andreas Geisel est sénateur de l’Intérieur depuis 2016. Il officiait auparavant au cabinet de conseil économique PricewaterhouseCoopers, puis dans la politique locale du quartier de Lichtenberg (délégation du logement urbain, service municipal de l’environnement, aussi en tant que maire d’arrondissement), et deux années durant, il a été sénateur pour le développement urbain. Il s’est tiré sans encombre de l’affaire de pots-de-vin au parti de l’investisseur immobilier Klaus Groth (50.000 euros pour que Geisel rende possible le bétonnage du Mauerpark pour Groth). Juste au moment de l’attaque contre la Breitscheidplatz, il a repris le poste de sénateur de l’Intérieur. Sous sa direction, la police berlinoise s’est encore plus militarisée. Il a embauché des centaines de nouveaux flics, les dotant d’armements tels que des chars pour les guerres civiles, et souhaite légaliser les assassinats policiers en autorisant des « tirs mortels en cas d’agression ». La nouvelle qualité de l’État policier se fait sentir en premier lieu pour celles et ceux déjà repoussé-e-s à la marge (par exemple les personnes sans abri, migrantes, ou considérées comme telles). Pas un jour ne passe sans qu’Andreas ne défende sa bande de tabasseur-euse-s et d’assassin-e-s professionel-le-s, ne relativise leurs actes en les légitimant par l’Etat de Droit. Chaque infraction à la règlementation de l’appareil sécuritaire est minimisée. Même les éclaircissements sur les actes du réseau comprenant des flics et des nazis sont bloqués par Geisel (par exemple la commisssion d’enquête de Neukölln). À l’inverse, il utilise n’importe quelle occasion pour discréditer les espaces libres, les associant à une « violence de fait », et pour criminaliser les mouvements d’opposition. Geisel poursuit ce qu’a commencé Henkel (CDU). Lui aussi se cassera les dents dans son projet de faire de Berlin un endroit propre mais hostile à la vie. Le nombre croissant d’actions offensives montre que le développement de l’architecture sécuritaire ne peut pas imposer la paix sociale.

Matthias Kollatz est sénateur des finances depuis 2014. D’abord pour la coalition CDU/SPD, à présent pour la Rouge/Rouge/Verte. Il officiait auparavant à la banque d’investisssement Européenne et, de même que Geisel, au cabinet de conseil économique PricewaterhouseCoopers. Il est partisan du soutien public à la croissance économique en même temps que de la privatisation. Il y a peu, il a réussi à imposer, à quelques modifications près, son budget record de plus de 31 milliards pour 2020. La success story de Matthias est longue, mais l’opinion publique ne s’intéresse pas à ce qu’il y a derrière.
Un tiers des revenus des impôts vont aux fonctionnaires (flics, enseignant-e-s etc). Les investissements pour la construction de logements sociaux partent principalement dans le rachat à prix surestimés d’anciens appartements appartenant au Land à DeutscheWohnen et AdoProperties, faisant ainsi monter les rendements des actionnaires. D’ailleurs, la société de logement du Land, Berlinovo, en dette suite au scandale bancaire berlinois, génère à nouveau des bénéfices en n’offrant que des logements excessivement chers.
En tant que trésorier principal, Kollatz gère aussi l’ensemble des propriétés du Land et joue ce faisant au Roi du Château. Cela va de pair avec le fait que le Land de Berlin spécule sur les terrains à bâtir restants et sur les bâtiments vides. Le sénateur des finances empêche que des projets comme Potse&Drugstore par exemple continuent à exister, parce qu’il a d’autres plans pour les bâtiments, ou qu’il garde secrète la longue liste de potentiels produits de remplacement.

La manière dont le département des Finances et le département de l’Intérieur de Berlin apparaissent de fait comme décideurs, ont fait des deux sénateurs des cibles pour nous.

Nous restons toutes et tous ! Liebig34, Potse&Drugstore, Syndi, Meute…

[Traduit de l’allemand de indymedia, 21.12.2019]

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