Je me tenais là, planté tel un pylône dans le béton, dans cette ville jadis ombragée de brigands, de bandits et d’aventures et maintenant brillante de vitrines et de richards.
Regardons les choses en face, ma vie était d’un ennui mortel : je relayais, je relayais, je relayais !
C’est ainsi qu’une belle nuit d’il y a presque une semaine, j’ai décidé de m’éteindre en m’illuminant.
Prenant exemple sur tous ceux qui m’ont précédé aux quatre coins du monde, je me suis suicidé pour réaffirmer ma liberté du joug de la contrainte de devoir relayer.
Je remercie les allume-feu et l’essence qui m’ont filé un coup de main.
Une chaleureuse (c’est vraiment le cas de le dire !) accolade à ceux qui choisiront de suivre mon exemple !
Relais de tous pays, unissez-vous… dans un grand feu de joie !
Je dédie mon suicide à tous/toutes les anarchistes poursuivis et incarcérés en Italie et à travers le monde !
Une forte accolade de vie à la compagnonne Anahi Salcedo et une forte accolade de mort à ses tortionnaires.
Avec Punky Mauri en mémoire et dans le coeur.
|Traduit de l’italien de Roundrobin.info, 18.05.2019]
* NdT : célèbre proverbe italien attribué au violoniste virtuose et compositeur Niccolò Paganini (1782-1840) : alors que le futur Roi de Savoie lui avait demandé après un brillant concert turinois de refaire un de ses morceaux, le musicien qui aimait improviser lui répondit « Paganini ne (se) répète pas ». Vexé, le futur Roi lui retira la permission d’exécuter son troisième concert. Ici c’est un prétexte pour un jeu de mot, puisqu’un relais se dit un répétiteur (ripetitore) en italien. Ce sabotage incendiaire d’un relais de téléphonie mobile s’est déroulé à Florence Sud, la nuit du 14 au 15 mai vers 4h30 du matin, via di Villamagna.