Le Capitalisme est synonyme de crise.
Le monde est en flammes. Ici ou en Chine, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique. Nous subissons les restructurations d’un système infâme et dégradant, nous contraignant à survivre dans un nouvel esclavage justifié par un lien contractuel imposé dès la naissance. La majorité s’adapte à ses dépens ou se révolte, la minorité mène le carosse avec ses intérêts économiques.
Nous retombons dans les pièges de la domination lorsque nous faisons confiance aux programmes de tel ou tel parti politique en pensant qu’ils vont nous sauver et qu’un simple changement de marionnettes peut tout résoudre. Acheter des pommes ou des poires revient au même si les deux fruits sont pourris, cela ne résoud pas le problème de la putréfaction.
Les “crises” économiques et environnementales sont la conséquence la plus flagrante d’un mode de production et de développement extrêmement destructeur. La politique progressiste est en faillite et les tentatives de contrecarrer un système imposant par l’étatisme ont échoué, en débouchant sur des “dérives” telles que celles à l’oeuvre actuellement dans de nombreux exemples de processus dits “révolutionnaires”, qui se sont précisément soldés par la contre-révolution. Face à cela, ressurgit le fascisme le plus rance qui a astucieusement adapté ses discours pour mieux passer, mais en Espagne ce sont les mêmes adulateurs de Franco et ici les mêmes militaires que sous la dictature. Les puissant-e-s veulent garantir leur hégémonie, alors ils serrent les vis et attaquent férocement tout ce qui interrompt leur progrès, menaçant d’exterminer tout projet qui défend la liberté et l’autonomie et empirant au quotidien les conditions de vie des exploité-e-s.
Les gens sont encore dans les rues, le champ de bataille est toujours là. Leurs réponses sont très claires, contre les machines au service du pouvoir, contre la normalité quotidienne de l’exploitation. Récemment, un mouvement de protestation contre la hausse des transports a éclaté dans la région chilienne, les protagonistes se sont lancé-e-s dans la destruction de l’infrastructure du capital, signe que le ras-le-bol est bien dirigé contre l’ennemi.
Le pouvoir et ses médiateurs ont un avantage certain, mais ils ne gagneront jamais la bataille. Bien que la voix triomphante dans l’histoire soit la leur, nous avons le chant de guerre. Nous savons que nous avons une histoire qui garde sa continuité aujourd’hui. Les récits univoques ne nous plaisent pas, la vie est faite de lutte de forces et de conflit, et c’est en renforçant nos expressions pour la transformation sociale que nous nous réaffirmons comme individus libres.
[Traduction de l’espagnol de Periodico Anarquia reçue par mail, 19 octobre 2019]
Le problème c’est le capital. De la militarisation et la guerre sociale.
À quoi servent maintenant les militaire pour le président chilien ? À essayer d’étouffer les demandes et la lutte qui a pris forme suite à l’augmentation du prix des transports. À quoi servent les militaires pour le président équatorien ? À essayer d’étouffer les indigènes qui se sont organisé-e-s pour lutter contre la hausse de l’essence et donc du coût de la vie. À quoi servent en définitive tous les militaires, qu’ils soient vénézuéliens, argentins, uruguayens ou espagnols ? À la même chose. Servir l’ordre institué, l’ordre capitaliste et la destruction de nos vies. Ce sont en définitive les armes de ces classes toujours plus petites qui profitent en permanence des restructurations laissant des milliers de personnes sur le bord du chemin.
Droite, gauche, centre, tous. Les États, quel que soit leur gouvernement, n’ont cessé de se militariser davantage au cours des dernières années. Les rues se remplissent de différents appareils technologiques et de militaires, en bleu ou en vert, peu importe. Corps policier et militaire, ces catégories restent importantes mais sont toujours plus diffuses. Le capital se défend, les villes explosent, tôt ou tard la suffocation constante rencontre de la résistance.
Dans un premier temps, une lutte partielle, une lutte quelconque déchaîne la colère, ensuite nous nous rendons compte que cela ne suffit pas. En ce moment, après avoir décrété un couvre-feu, le président du Chili va apparemment annuler la hausse du prix du métro, mais la révolte ne s’arrête pas. Il sait très bien qu’il ne faut pas confondre le détonateur avec ce qui fait réellement que tout éclate.
Le problème, c’est le capitalisme, ne l’oublions pas. C’est pour cela même que nous ne nous concentrons pas sur le jeu pervers de choisir qui appliquera plus ou moins les ajustements exigés par le capital financier, qui sera plus modéré selon les domaines. Tous chercheront à prendre appui sur la récupération de la rage, si ce n’est sur la répression. Tous les partis sont prêts à mourir pour défendre le système sanglant qui nous dirige et leur promet d’être les maîtres. Et comme partout, nous continuerons à voir comment ils utilisent les différents corps armés de l’État contre les personnes qui cherchent à vivre mieux.
Certain-e-s dans leurs partis discutent de services militaires obligatoires, de gardes nationales et d’autres questions de “sécurité et de défense”, aucun parti ne propose de désarmer les bourreaux car ils espèrent les utiliser à leur propre convenance. Lors de la prochaine restructuration capitaliste, des prochains ajustements sur notre dos, nous serons à nouveau seul-e-s avec les autres exclu-e-s.
N’élevons pas davantage de corbeaux, ne leur rendons pas la tâche facile.
Nous voulons tout, ne négocions rien
R.M
[Traduction de l’espagnol de Periodico Anarquia reçue par mail, 20 octobre 2019]