Dans la soirée de dimanche 20 octobre 2019, une révolte a éclaté dans le camp pour migrants de Halfar, situé derrière l’aéroport de Malte.
Les émeutiers ont incendié des voitures appartenant aux travailleurs sociaux du campement, brisé les vitres d’une voiture de police et mis le feu à au moins deux bâtiments administratifs.
Les migrants prisonniers ont pris le contrôle d’une partie des bâtiments pendant quelques heures de la soirée.
Des témoins ont déclaré que les migrants avaient également incendié plusieurs chambres. Une soixantaine de migrants impliquées dans les émeutes auraient lancé des projectiles vers les membres du centre.
Selon l’AFP, une bagarre à laquelle ont participé une centaine de migrants a éclaté « quand l’un d’eux, originaire du Nigeria et apparemment ivre, s’est vu refuser l’entrée dans le centre à Hal Far, près de l’aéroport, a indiqué le ministre de l’Intérieur Michael Farrugia. Le migrant a tenté d’agresser un agent de sécurité et a appelé à la rescousse ses camarades se trouvant à l’intérieur. Ceux-ci ont accouru et la situation a dégénéré ».
Le témoignage d’un migrant soudanais de ce centre fermé contredit cette version officielle du pouvoir: la rixe a opposé « deux ou trois hommes apparemment ivres » et des policiers qui les ont « roués de coups ».
Plus globalement, de nombreux migrants protestent contre leurs conditions de « semi-détention » : ils affirment dormir à même le sol, que la nourriture servie est mauvaise et que les sanitaires sont mal entretenus.
Halfar est le plus grand camp de migrants à Malte, où sont entassés plus de 1500 personnes dans des conditions humiliantes et inhumaines.
Selon Infomigrants, entre 8 et 10 migrants s’entassent dans de petites chambres, il n’y a pas de chauffage, pas d’eau chaude, pas de ventilateur l’été. Ces dernières semaines, des grèves de migrants ont éclaté dans différents centres pour réclamer de meilleures installations.
[Reformulé de divers articles, 21.10.2019]