Voici un aperçu (non exhaustif) des attaques, expropriations et parfois destructions de marchandises (et de ses temples) ce dimanche 20 et au cours de la nuit dans plusieurs villes au Chili (en complément de celles déjà mentionnées dans le texte « Etendre le feu plutôt que le couvrir« ):
A Conchalí, l’hypermarché ACuenta est incendié.
A Santiago, le supermarché « Ok Market », situé au croisement des rues Portugal et Marín, est pillé et incendié. La station-service Shell, face à l’ex-Poste Centrale, est elle aussi pillée. A Ñuñoa (en banlieue), un concessionnaire automobile situé au croisement de l’avenue Irarrázaval et de la rue Holanda est attaqué pour servir de barricades. La nuit précédente, samedi, c’est un concessionnaire ‘Mitsubishi’ qui avait été attaqué: plusieurs voitures neuves ont péri dans les flammes (cf photos ci-dessous).
A Maipú, les hypermarchés ‘Unimarc’ de l’avenue Cuatro Poniente, et ‘Lider’ de l’Avenue Tres Poniente, sont pillés et incendiés.
A Rancagua (province de Cachapoal), le supermarché Central Mayorista Victoria (région mapuche de La Araucanía) est incendié : 10 véhicules de la mairie sont incendiés sur leur parking. En outre, plusieurs magasins du Paseo Independencia sont attaqués, saccagés voire pillés pour certains. C’est le cas notamment pour un magasin de chaussures. Un magasin de téléphonie mobile WOM a quant à lui été entièrement saccagé.
A Villa Alemana, une agence Bancaestado et un supermarché ‘Unimarc’ sont incendiés.
A Penca (province de Concepción) : le péage à l’entrée de la Ruta Interportuaria est détruit par le feu.
A La Serena et aux alentours (région de Coquimbo), plusieurs pillages de centres commerciaux ont été recensés. Sur l’avenue Francisco de Agirre, des enragés se sont affrontés aux Forces Spéciales en érigeant des barricades et en jetant des projectiles. Par ailleurs, la statue du conquistador espagnol Francisco de Aguirre, « fondateur de la ville », a été démolie (cf ci-contre).
Au cours de la nuit, il y a eu des coupures d’électricité dans plusieurs régions très différentes, que la CGE (EDF chilienne) est incapable d’expliquer. A chaque fois ce sont des quartiers entiers qui sont visés : 2600 personnes à Vallenar, 12300 personnes à Petorca (Valparaiso).
Le nombre de morts dans les incendies post-pillages serait de 10 : 2 dans celui du Lider de San Bernardo, 5 dans l’usine de vêtements Kayser à Renca, 1 dans celui d’un supermarché à Matucana (Santiago), 2 dans celui du magasin de BTP Construmart à Pintana.
76 carabiniers ont été blessés au cours de la nuit de dimanche à lundi (44 dans la Grand Santiago et 32 en province), 4 d’entre eux sont dans un état grave dont 2 par balles.
Il est à noter que le pouvoir et ses porte-paroles médiatiques sortent cela au moment où circulent des infos sur plusieurs manifestants tués par balle par des militaires, notamment à La Serena à côté du Mall (centre commercial) – celui-ci est reconnu par le pouvoir, mais il dit devoir enquêter pour savoir d’où est partie la balle contre le manifestant, c’était en journée… A Coquimbo, on voit sur une vidéo un groupe de soldats (pas de carabiniers) qui tirent sur des manifestants devant l’hypermarché ACuenta.