« flics, porcs, violeurs »
Lundi 12 août 2019, des centaines de femmes ont pris les rues pour exprimer leur colère contre les violences patriarcales et sexistes de la police. Quelques jours auparavant, quatre porcs en uniforme ont violé dans leur voiture de patrouille une jeune femme de 17 ans dans les rues de la province d’Azcapotzalco. Cette affaire fait écho à une autre, un peu plus ancienne, où une jeune fille de 16 ans a été violée par un policier dans le musée national des archives photographiques, en plein centre-ville de Mexico.
Le siège de la direction de la sécurité publique était le point de rendez-vous de la manif. Sur la façade du bâtiment d’État, des slogans ont été tracés à la bombe, tels que « nous sommes méchantes, nous pouvons être pires », « flics, porcs, violeurs » ou encore « agresser l’une d’entre nous, c’est nous agresser toutes »… Puis le cortège est parti en déambulation dans les rues de la ville et recouvert les murs une multitude de tags anti-police et anarcha-féministes ; les manifestantes se sont retrouvées devant l’immeuble du procureur général à Mexico pour régler des comptes. Une fois devant, les plus déterminées ont tagué les murs à l’extérieur (« nous n’avons pas besoin d’être courageuses, nous avons besoin d’être libres », « flics porcs » ou « policiers corrompus ») comme à l’intérieur (sur les insignes de l’institution) et saccagé le mobilier de l’accueil. La façade de l’entrée en verre est également tombée en miettes.
Le quotidien mexicain « El Universal » rapporte l’attaque du bâtiment du parquet général par ces mots:
« la situation a tourné à la violence lorsqu’un groupe d’anarchistes présumées a tenté d’entrer dans l’accueil du Ministère Public, les gardiens de sécurité ont immédiatement fermé les portes en verre. Toutefois, deux jeunes femmes les ont brisées avec des pierres et des marteaux. »
Des manifestantes ont également jeté de la poudre rose sur le chef de la Sécurité de la ville de Mexico, Jesus Orta, alors qu’il faisait une déclaration devant la presse en appelant au calme et qu’il assurait aux manifestantes que cette affaire ferait l’objet d’une enquête.
Le lendemain, mardi, la maire de la ville de Mexico, Claudia Scheinbaum, a indiqué que six agents de police avaient été démis de leurs fonctions après avoir été identifiés comme responsables du viol présumé de l’adolescente de 17 ans.
La violence à l’égard des femmes est quotidienne au Mexique. D’après des chiffres des Nations Unies, neuf femmes sont tuées chaque jour dans le pays.
[A partir de la presse mexicaine, 12 et 13 août 2019]