Samedi 3 août, il y avait deux appels à manifester dans le centre-ville nantais en réponse à la noyade de Steve dans la Loire provoquée par les flics le soir de la fête de la musique. Il était porté disparu depuis lors et son corps a été retrouvé le 29 juillet.
Si le rassemblement du matin sur l’île de Nantes (lieu du drame) a été un moment de recueillement et de commémoration pour le jeune homme, la manif de l’après-midi a été l’occasion pour nombre d’indésirables et de révoltés d’exprimer leur rage envers la police et son monde. Appelée « contre les violences policières », cette manif était déclarée interdite par la préfecture dans une bonne partie du centre-ville de 10h à 20h et, comme on pouvait s’en douter, les forces de l’ordre occupaient le terrain. D’ailleurs, 22 personnes ont été interpellées avant même le début de la manif.
Très vite, la situation est devenue incontrôlable : le mobilier du festival municipal « des Heures d’été », puis plus tard du matériel de chantier ont atterri au milieu de la chaussée dans les barricades, avant de finir dans les flammes. Des commerces ont été attaqués : les vitres d’un bar, d’un magasin pour le confort des bourgeois « Coliving… » et d’un Mac Do ont notamment volé en éclats.
« Après un arrêt à la préfecture, les manifestants se sont arrêtés Cours Saint-Pierre et Saint-André. Là, ils ont utilisé le mobilier du festival Les heures d’été afin de construire une barricade sommaire. Ils y ont ensuite mis le feu. Plus tard dans l’après-midi c’est du mobilier de travaux public qui a été utilisé pour le même usage, place de la petite Hollande. Plusieurs vitrines ont également été vandalisées allée du Port Maillard, un bar et un magasin de décorations, ainsi que d’autres commerces dans le quartier Feydeau. Un incendie s’est également déclaré au McDonald’s de Feydeau, au cours de la manifestation.
Au total, la police a déclaré avoir interpellé 41 personnes durant la journée (dont une vingtaine avant le début de la manif). L’une d’elles est suspectée d’avoir blessé au visage un commissaire de police. Ce dernier a reçu des points de suture. Plusieurs autres policiers ont des contusions. Du côté des manifestants, l’un d’entre eux a été blessé par une balle de LBD à la cuisse. Au moins un malaise a également été constaté, ainsi que plusieurs blessures soignées par les street medics. » (Ouest-France, 04.08.2019)