Dans la nuit du 13 juillet, les habituelles émeutes en marge de leur fête nationale ont secoué plusieurs quartiers partout en France. A Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, plusieurs attaques contre des cibles bien précises ont accompagné les affrontements avec la flicaille dans le quartier du Val-Fouré: parmi elles, un centre d’affaires saccagé, un dab d’une banque fracassé, tout comme les vitres d’agences de la CAF et de La Poste.
« La vitre fracassée en façade témoigne de la brutalité de l’attaque. Dans la nuit de vendredi à samedi, une trentaine de personnes se sont introduites dans le centre d’affaires NCI Ronsard, situé en plein cœur de la zone franche du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines), pour piller et saccager les lieux.
Les assaillants ont pénétré sur place à 2 h 40, selon les images de vidéosurveillance. Pour cela, ils auraient forcé la fenêtre d’un bureau situé dans une aile du bâtiment. Une fois à l’intérieur, ils ont cassé des vitres, du mobilier, des ordinateurs, avec des objets trouvés sur place, tels que des extincteurs par exemple.
Du matériel informatique a également été dérobé. Plus anecdotique, les casseurs ont été filmés en train de mettre à sac un distributeur de friandises situé à l’accueil. Sur les images, on voit l’un d’eux remplir de sucreries une poubelle trouvée sur place pour aller les distribuer à ses petits copains.
L’attaque a duré moins de cinq minutes. Le vigile, arrivé sur place après le déclenchement de l’alarme, n’a pas pu intervenir au vu d’un rapport de force défavorable. La police scientifique est venue sur place au petit matin effectuer différents relevés pour les besoins de l’enquête.
Outre les parties communes, les locaux de deux entreprises hébergées sur place ont été vandalisés. Elles ont néanmoins pu reprendre leur activité lundi. Le montant du préjudice est inconnu pour l’heure.
« C’est tellement dommage. On essaie de créer de la valeur au Val Fourré. Et on propose des embauches aux jeunes du quartier », réagit Zenure Kasay, responsable de ce centre créé il y a douze ans et qui accueille plus de cinquante sociétés.
Pour éviter une nouvelle intrusion, un maître-chien gardera désormais les lieux durant les heures de fermeture. Cet incident s’inscrit dans le bilan des violences urbaines du week-end. Les façades de la Caf et de la Poste ont été également dégradées, tout comme un distributeur de billets du quartier.
Nuit du 13 juillet : 58 tirs de LBD aux Mureaux
« Sur tout le territoire, depuis quelque temps, les violences urbaines sont plus importantes les soirs des 13 et 14 juillet que la nuit de la Saint-Sylvestre. Avant, c’était le contraire », appréhendait un fonctionnaire de police expérimenté des Yvelines, quelques jours avant le week-end de la Fête nationale.
Ça n’a pas manqué. À Mantes-la-Jolie et aux Mureaux, les nuits de vendredi, samedi et dimanche ont été particulièrement tendues. À de nombreuses reprises, les patrouilles de police ont été la cible de jets de projectiles : pierres, mortiers, paintball… Les pompiers, aussi, ont été pris à partie. Sans compter le grand nombre de poubelles et de voitures incendiées, ainsi que les bâtiments dégradés.
Les forces de l’ordre bénéficiaient de renforts des CRS. Témoin, peut-être, de l’intensité des tensions, le bilan établi par les policiers du commissariat des Mureaux de l’usage de leurs armes dite intermédiaires (non-létales) : 58 tirs de LBD, 16 tirs de MP7 (lacrymogène), 41 tirs de Cougar (lacrymogène) et quatre jets de grenades de désencerclement.
Dans les jours qui ont précédé, les prémices de cette soirée se sont fait sentir. Les violences urbaines sont montées en flèche dans les quartiers de ces deux villes. Un phénomène assez courant à cette période de l’année. « Depuis plusieurs semaines à Mantes, nous observons d’importantes tensions dont nous n’identifions pas forcément l’origine, avec des équipages violemment pris à partie », souligne-t-on toutefois au commissariat de Mantes-la-Jolie.
[Article recopié en intégralité de 78Actu, 15.07.2019]