C’est tentant, un bel engin de chantier, alors imaginez-en dix, bien alignés, attendant qu’une petite attention chaleureuse veuille bien bouleverser leur triste sort d’esclaves motorisés. Par exemple trois pelles sur chenilles, trois tombereaux articulés, un compacteur, un bulldozer et deux autres encore. Eh bien dimanche dernier 23 juin vers cinq heures du matin, ceux situés sur le chantier de construction de serres de tomates industrielles sont partis en fumée à Rosiers-d’Egletons (Corrèze). Soit au bas mot 2,5 millios d’euros de dégâts.
Et comme il faut souvent forcer un peu le destin pour que ce genre d’engins connaisse un fin heureuse, les journaflics locaux précisent qu’ils « étaient stationnés sur deux rangées, face à face, espacés de plusieurs mètres. Le feu ne s’est pas transmis d’un véhicule à l’autres, mais s’est déclaré dans chaque engin. » Ce qui nous vaut également un perspicace « la piste criminelle est privilégiée par les enquêteurs. »
Et au fait, devinez à qui appartenaient les dix mastodontes calcinés ? On vous le donne en plein dans le mille : à trois sous-traitants d’Eurovia, dont la maison-mère est le groupe Vinci. Et comment se nomme le type de serres industrielles qui étaient en construction sur 8 hectares, destinées à être chauffées par l’usine d’incinération voisine ? Des serres-cathédrales ! Franchement, là ce n’est même plus un coup fumeux du destin, c’était carrément une vocation…
En rab, quelques déclarations qui valent leur pesant de cacahouètes (tiré des Echos, 25.06.2019) :
« Les auteurs devront être punis très sévèrement. Nous demandons la plus grande fermeté, il n’est plus envisageable que les marginaux fassent leur propre justice ! »
Tony Cornelissen, Président de la Chambre d’agriculture
« Il est temps de punir les coupables de toutes dégradations, qui prônent la décroissance et la haine des gens qui travaillent, investissent et font vivre le pays. Il est temps que la peur change de camp. Les services de l’État doivent assurer la protection des biens et des personnes et ne doivent pas laisser s’installer l’anarchie »
FDSEA et JA Corrèze
Francis Dubois, Président de la Communauté de Communes de Ventadour-Egletons-Monédières, Pascal Coste, Président du Conseil départemental de la Corrèze, et Daniel Chasseing, Sénateur de la Corrèze déplorent avec force « qu’une minorité d’individus, anti-démocratique et violente, détruise, par des moyens lâches et terroristes, les outils de travail d’entreprises familiales et locales, représentantes d’une majorité silencieuse, travailleuse et soucieuse du développement de notre territoire »
[A partir d’articles du journal local « Le Populaire du Centre« , 24 juin 2019]