Ce samedi 18 mai, entre 1000 et 2000 personnes (dont 80 à 100 black blocs selon la préfecture) ont manifesté à Reims à l’appel national des « gilets jaunes ». La manif, qui n’était pas déclarée en préfecture, a très vite été débordée par des enragés. Des dizaines de vitrines de banques, d’agences immobilières, de magasins et même de repaires de journaflics ont volé en éclats.
L’AFP a décompté 2000 manifestants. La police a interpellé 12 personnes et comptabilise deux blessés.
Un kiosque en bois a été incendié au niveau d’un chantier et du mobilier urbain dégradé. Des vitrines ont également été brisées et plusieurs commerces ont dû baisser le rideau. « Du jamais-vu à Reims », selon un responsable de streetmedics 51.
Le cortège a défilé dans un premier temps « dans le calme depuis le marché du Boulingrin à partir de 13 heures. La manifestation s’est ensuite tendue à partir de 15 heures, au niveau de la rue Voltaire. Les manifestants ont d’abord lancé des projectiles, notamment des bouteilles de verre sur les forces de l’ordre, qui ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes. Les affrontements se sont ensuite déplacés, les manifestants étant repoussés par les forces de l’ordre. Les casseurs ont ensuite brisé de nombreuses vitrines, sur les rues piétonnes, notamment un magasin Adidas dans la rue Talleyrand. Partout, dans le centre-ville, les banques, les assurances ont souffert de vitres brisées. Toujours repoussé par les forces de l’ordre, cortège s’est ensuite placé sur la place d’Erlon, puis vers le marché du Boulingrin, avant d’arriver sur l’avenue de Laon. Toujours repoussés par les forces de l’ordre, ils sont allés vers la gare, et ont dégradé les locaux de France Bleu Champagne-Ardenne. La manifestation s’est ensuite dispersée vers 19h […] Le préfet de la Marne, Denis Conus parle de 12 interpellations. La Préfecture précise qu’il s’agit de trois interpellations pour possession d’engins pyrotechniques, sept pour destruction à coups de marteaux, et pour violences contre une personne dépositaire de l’autorité (caillassage de pompiers et de policiers). […] La Préfecture précise que quelques gilets jaunes ont légèrement blessés, notamment une femme de 50 ans, touchée à la tête, « en courant pour échapper à un mouvement de foule » [aux porcs en uniforme, bien évidemment. Les gens ne courent jamais sans raison].
La Préfecture précise également que deux policiers ont été blessés au tibia après avoir reçu des projectiles. Sur le plan matériel, Xavier Albertini l’adjoint à la sécurité de la Ville de Reims, a expliqué, samedi soir, ne pas pouvoir estimer le nombre de commerces touchés par les vitrines brisées. « Il est clair qu’aujourd’hui qu’on est à plus de 20, 25, 30, 40.. Le recensement sera fait ». Les agents de la mairie travaillaient encore samedi soir, pour évacuer le verre brisé des rues. » (source : France Bleu Police, une des victimes du jour). Mais les dégâts s’annoncent très élevés, et devraient atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Boucherie au tribunal
Ce lundi 20 mai, sur les sept déférées devant le parquet, quatre personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Reims. Jugées en comparution immédiates, deux d’entre elles écopent de 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, les deux autres de quatre mois de prison avec des peines aménagées.
Selon le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, les personnes interpellées – tous originaires de la région – présentent des profils très divers : « Certaines sont totalement inconnues des services de police et de justice. D’autres ont des casiers qui sont déjà fournis, avec huit, dix ou douze mentions au casier judiciaire. Certains étant suivis judiciairement », indique-t-il. (Source : France 3 Grand Est, 20.05.2019)