Le 24 mars, on s’est rendu.e.s devant la maison d’arrêt de Seysses, en fin d’après-midi, pour faire un salut à tou.te.s les prisonniers et les prisonnières. Nous qui racontons, nous faisions partie d’un petit groupe de gens. On n’a pas rejoint l’endroit où il y avait le plus de gens, du coup on ne parlera que de ce qu’on a vécu.
Un gros dispositif de gendarmes nous attendait aux abords de la prison. Dès 18h, ils avaient la possibilité d’arrêter toutes les voitures se rendant à la taule (grâce à une réquiz de la proc). Le peu de voitures étant arrivé avant a pu joindre l’arrière de la taule, bien que talonné depuis Basso-Cambo par une voiture de RG.
Ayant vent du barrage de keufs et des différents contrôles à l’avant, nous avons fini par prendre la décision de rester à l’arrière de la prison, sans le reste des gens, on était 4 voitures.
Du coup notre petit convoi s’est engagé sur le chemin qui contourne la maison d’arrêt et le centre de détention. On s’est arr?té.e.s au plus proche de la maison d’arrêt : on s’est mis à faire le plus de boucan possible, en gueulant, sifflant, klaxonnant. Immédiatement, ça a répondu depuis l’intérieur de la taule. Un bordel franchement émouvant. On est resté.e.s quelques minutes à alterner les moment où on essayait de se faire entendre et les moments d’écoute. On a ressenti des émotions super intenses de capter que nos cris passaient ces murs et que ça générait vachement de répondant à l’intérieur.
Puis on s’est remis en route, on a refait une pause devant le centre de détention et on s’est remis à faire du bruit. Là, par contre les gens ont pas répondu, peut être qu’on était trop loin pour se faire entendre…
De toute façon, l’émotion fut de courte durée, stoppé.e.s net dans notre élan par plusieurs voitures de gendarmes arrivant à toute allure pour nous bloquer toute porte de sortie. Dans ces moments, les possibilités de contrôle sont évidents, mais le jeu en vaut la chandelle.
On s’est retrouvé.e.s séparé.e.s en deux groupes. Et y avait par conséquent deux groupes de flics : d’un côté des gendarmes de Seysses et de l’autre le psig. Les contrôles ont été de nature très différente pour les deux groupes. Les contrôles par les gendarmes étaient plutôt tranquilles. Les gens sont descendu.e.s des voitures, ce qui a semé un peu la pagaille, les flics étaient un peu paumés et certaines personnes ont réussi à ne pas se faire contrôler. C’était un contrôle classique, relevé d’identité. Personne d’autre que les conducteurs/trices n’a montré ses papiers. De l’autre côté, le psig était vener que les gens n’aient pas leurs papiers et ils ont menacé d’embarquer tout le monde pour faire une vérif au poste. Finalement ils ont laissé tout monde sauf la conductrice, contrôlée positive aux stupéfiants et embarquée en garde à vue.
Pendant le contrôle, les gendarmes ont distribué quelque chose à la majorité des personnes au volant : une amende pour défaut d’assurance, un test positif, une absence de port de la ceinture de sécurité.
Pour info, une nouvelle caméra a été installée donnant sur l’entrée du chemin qui mène à l’arrière de la prison. Il y a toujours la possibilité de l’éviter à pieds.
Ça nous tient à cœur de repréciser que cette initiative était dans le but d’apporter de la solidarité à tous les prisonniers et toutes les prisonnières, avec ou sans gilets.
Continuons à multiplier ces initiatives là, ça fait chaud au cœur !
Feu à toutes les taules.
[Publié sur indymedia nantes, lundi 15 avril 2019]