Nous évoquions dans un précédent article la nouvelle d’un sabotage des télécommunications à Foix, en Ariège, dans la nuit du 4 au 5 mars 2019.
On en sait désormais davantage sur le procédé de mise à feu et les dégâts économiques engendrées par l’incendie de ce répartiteur Orange aux abords de la zone commerciale de Peysales, au sud de la ville. Les communications n’ont été totalement rétablies que dimanche 10 mars tard dans la soirée.
« Selon nos informations, ses auteurs ont d’abord tenté d’ouvrir au pied de biche le local technique d’Orange, sans y arriver. Ils ont néanmoins réussi à forcer l’ouverture d’une chambre souterraine, fermée par des plaques de fonte. Dans le trou, ils ont jeté des palettes, aspergé le tout d’essence et mis le feu. La chaleur et les flammes ont rongé la gaine des câbles de communication, ce qui oblige l’opérateur à changer l’ensemble de ces câbles [300 mètres de câbles ont entièrement cramé]. Un mode opératoire rarement observé par Orange dans la région, sur les cas de vandalisme ».
Ainsi, La Dépêche du 8 mars 2019 nous dit que « la zone commerciale de Peysales [fonctionne] au ralenti ».
Alors que dans un premier temps elle parlait uniquement des dysfonctionnements causés à l’enseigne Leclerc, on apprend que plusieurs autres enseignes et commerces de la zone (Intermarché, Lidl, Optique 2000, concessionnaire automobile…), ainsi que des organismes d’Etat comme Pôle Emploi ou la CAF ont connu de fortes perturbations une bonne partie de la semaine. C’est en partie le cas pour le magasin Intermarché qui, d’après le patron, aurait accusé environ 8 000 € de pertes financières en carburants par jour, entre mardi 5 et vendredi 8 mars. Mardi, le réseau interne de l’enseigne était hors-service. Ce vendredi, les paiements en carte bancaire à la station essence ne passaient toujours pas, ce qui a bloqué toute livraison 24 h/24. Concernant les commandes au « drive », qui se font uniquement par Internet, elles ont diminué de moitié ces derniers jours. Les « pertes totales sur la semaine pourraient s’élever à 10-15 %… », d’après l’exploiteur en chef.
« Dans la galerie marchande, la boutique Optic 2 000 est totalement privée de communication depuis mardi. « J’ai environ 70 montages optiques qui sont prêts, mais comme les paiements par cartes bancaires et le distributeur de billets de la galerie sont bloqués, je préfère attendre pour prévenir les clients », explique l’opticien Christian Buand. Même exaspération chez Jean-Paul Marhuenda, directeur de la concession Renault-Nissan. « Le planning de l’atelier était quasiment vide, faute de pouvoir prendre des rendez-vous par téléphone ou par Internet. Sans compter les essais de voitures qui n’ont pas eu lieu et l’insatisfaction des clients… » Pôle Emploi a également subi d’importants ralentissements. Ordinateurs bloqués, accès aux dossiers impossibles ou très lents. Difficultés à obtenir un interlocuteur local au téléphone. […] La Caisse d’allocations familiales de l’Ariège avait même baissé le rideau hier (jeudi 7 mars). Les premiers jours, les allocataires étaient pris en charge par téléphone via la plate-forme téléphonique de Tarbes, mais une coupure totale d’Internet à partir de jeudi après-midi a contraint l’administration à fermer ses portes aux quelque 200 usagers attendus hier.
Bien évidemment, quand les structures de l’économie sont à ce point perturber, les larbins de l’Etat que sont les journaflics se lancent dans des pistes d’enquête en s’interrogeant sur qui aurait bien pu « vouloir paralyser ce pôle économique »?
« La zone de Peysales, qui abrite une vingtaine d’entreprises et 300 emplois est une cible de choix pour qui voudrait frapper l’économie de la cité comtale. »
La seule piste évoquée reste celle des anarchistes, rappelant l’attaque incendiaire contre trois sites d’Enedis dans la nuit du 5 au 6 décembre 2018, revendiquée à travers un communiqué publié sur internet quelques heures après.